Le sexe apparait partout. Dans les clips, les faits divers, sur n’importe quelle affiche publicitaire. C’est le moyen provocateur moderne pour capter l’attention du consommateur, que cela concerne la musique, la mode, ou tout objet du quotidien pouvant être consommé rapidement. De cela nait une obsession pour le corps et la manière de l’afficher, faussant les rapports avec les autres, mais surtout avec soi-même. Les réseaux sociaux en pleine floraison contribuent d’autant plus à se concentrer sur l’image que l’on donne, participant à une remise en question perpétuelle sur notre identité et accentuant l’aspect irrévocable de l’organe sexuel qui dicte certains choix.

Mon projet vise à exprimer les artifices sexuels. Ces derniers se manifestent autant au travers des complexes, des emblèmes de séduction ou encore de l’influence d’un entourage tourmenté. Ce travail s’oriente donc sur deux profondeurs différentes; celle décrivant une attitude (la séduction par exemple, amener quelqu’un à consentir à des relations sexuelles) et celle de l’expression des troubles qu’un individu peut ressentir par rapport à sa sexualité. A cela se lie également l’influence d’un certain vécu sur la génération suivante (d’un parent à son enfant par exemple), biaisant la sexualité d’une personne n’ayant subi aucun traumatisme ; cette forme d’artifice involontaire pourrait donc être la base de beaucoup d’autres.

Cela amène à traiter autant de la dysphorie de genre, forme de rejet de sa sexualité, que de la valorisation de ses attributs afin d’attirer l’attention sur ceux-ci. Le spectateur se voit alors confronté à deux réalités : l’une qu’il peut observer tous les jours et l’autre qui ne le concerne peut-être pas directement. Il se trouve projeté entre une sexualité que l’on tente de dissimuler et une qui s’exalte.