Salut salut ! =)
Alors, vous venez d'acquérir un super reflex mais vous êtes perdu, ou alors vous désirez bien éclaircir les choses quand au fonctionnement du votre ? C'est ici ! Je vais tâcher d'expliquer assez simplement les choses principales à savoir pour bien manier son appareil photo reflex, et être à l'aise avec.
Tout d'abord, que vous ayez un Canon, un Nikon, un Sony, un Pentax, un Minolta ou autre, sachez que les boutons et les moyens de l'utiliser sont à peu près équivalents ! Vous n'aurez aucun problème, en cherchant un peu, à trouver =)
1 - La prise en mainUn reflex se comporte de deux corps principaux : le boîtier, qui est le "corps" de l'appareil, la partie où vont se faire la majorité des réglages ; et l'objectif, qui est interchangeable.
Bon, jusque là, je suppose que tout va bien ! Il faut néanmoins connaître deux trois choses sur le boîtier et l'objectif pour être à l'aise.
- En argentique, on glissait un film (ou pellicule) dans le boîtier ; en numérique, on a remplacé ça par ce qu'on appelle un
capteur, qui a pour job de capter les photons présents dans la lumière et de les transformer en un signal électronique.
Il existe des boîtiers "petit format" ou "APS-C" et des boîtiers "plein format" ou "full frame". Eh bien, la différence est dans le capteur : l'un est de format APS-C (la taille varie selon la marque), l'autre dispose tout simplement d'un capteur plus grand (24*36mm), donc permet de prendre plus de choses, donc est considéré comme "pro".
- Il existe plusieurs types d'objectifs ; ils se caractérisent par leur nombre d'ouverture (voir plus loin), et leur
focale.
Il existe donc les
ultra grands angles, ou fisheye ; leur lentille est bombée, de telle sorte qu'on peut prendre en photo presque tout ce qui nous entoure.
Il existe ensuite les
grands angles, allant généralement de 18 à 55mm ; ils sont parfait pour capter des immensités, par exemple.
La vision humaine est connue pour être une équivalence de 50 à 55mm.
Au delà, les objectifs s'appelles des
zoom ou des
téléobjectifs.
Il existe des objectifs couvrant plusieurs plages de focale (ex : les 18-55, ou les 55-200mm), et des focales fixes, qui ne permettent donc pas de zoomer / dézoomer.
Pour que ça soit plus clair, voilà la même scène prise à différentes focales :
fisheye 8mm
Grand angle 18mm
Grand angle 35mm
Vision humaine 55mm
Télépbjectif 200mm
Chaque objectif peut ainsi avoir des avantages ; pour le portrait, par exemple, il est plus que conseillé d'utiliser un téléobjectif, car les grands angles déforment les perspectives et donc les traits du visage.
Pour un paysage, un grand angle est beaucoup plus approprié.
Voilà pour la première partie ; à venir, les bases sur l'ouverture, la vitesse et la sensibilité ! Surtout posez toutes les questions que vous voulez si ce n'est pas clair, je n'hésiterai pas à revenir sur chaque point s'il le faut =)
2 - Le diaphragmeIl faut comprendre un truc capital là les enfants ! Dans votre appareil photo, il y a ce qu'on appelle un
diaphragme. C'est une espèce de "fenêtre", qui s'ouvre quand on appuie sur le déclencheur ; il est composé de plein de petits volets, comme une porte rotative, et son but, je vous le donne en mille, c'est de laisser entrer la lumière.
Voilà la bête (oui ça fait peur vu en aussi grand héhé) :
- Spoiler:
Il existe deux paramètres qui influent sur le diaphragme, et donc sur votre photo :
l'ouverture et la vitesse. En gros, on peut agir sur le temps où le diaphragme va rester ouvert (de 1/5000e de seconde, donc ultra-rapide, à plusieurs secondes, voire minutes, de temps de pose), et sur le diamètre de l'ouverture du diaphragme (donc si le "trou" par lequel va passer la lumière est petit ou grand).
A moins que ça soit par choix esthétique, on veut que notre photo soit
correctement exposée. Cela signifie qu'on doit réussir à combiner l'ouverture et la vitesse (et un autre paramètre que nous verrons plus tard, la sensibilité) de manière à ce que pile la bonne quantité de lumière rentre. Une "bonne" photo (je guillemette car évidemment c'est totalement subjectif) doit avoir du détail
partout. Si on laisse trop de lumière entrer, il va y avoir des zones qu'on qualifie de "cramées", c'est à dire qu'elles seront complètement blanches et n'auront aucune information (par exemple, si on l'imprime sur du papier blanc, on verra le papier). A l'inverse, si on ne laisse pas assez de lumière entrer, la photo aura des zones "bouchées", donc complètement noires et sans détails.
Par exemple sur cette photo que j'ai réalisé au début de mon bts, on remarque qu'il ya des zones cramées autour des cheveux et du frigo : il y a tellement de lumière qu'on aperçoit pas les détails, et il n'y a aucune information.
A l'inverse, le vêtement est bouché : on ne distingue pas le maillage de la laine.
- Spoiler:
Evidemment, dans plein de cas, avoir des zones bouchées ou cramées est volontaire et totalement artistique !
Par exemple : Les contre jours, où le bouché est essentiel (photos 1 et 2) et les photos où on a le soleil de face (photo 3).
- Spoiler:
Bref, passons maintenant à la pratique.
Pour ces trois photos, j'ai une exposition correcte ; cependant on se rend bien compte que les photos sont différentes.
Vous devinez évidemment sur quel paramètre j'ai joué ? Il s'agit de la
vitesse d'obturation du diaphragme, également appelé
temps de pose !
C'est donc le temps que j'ai déterminé, pendant lequel mon diaph va rester ouvert.
En argentique, il n'existait que des temps bien déterminés : 1/1000s, 1/500s, 1/250s, 1/125s, 1/60s, 1/30s, 1/15s, 1/8s, 1/4s, 1/2s, 1s.
Remarquez qu'à chaque fois le temps est multiplié par deux !
Maintenant en numérique, il n'y a plus de temps de pose précis, on peut choisir la valeur que l'on veut ; néanmoins ces valeurs restent des piliers en photographie.
Le temps de pose varie sur l'effet artistique. Plus le temps de pose sera court, plus l'image et le mouvement seront figés. Ainsi, pour des photos de sport, par exemple, il faut privilégier une vitesse rapide, qui figera l'action, comme sur la première photo ci-dessus : prise à 1/250, mon mouvement est figé.
Plus le temps de pose est long, plus le mouvement se dessinera et sera "flou", comme sur les deux photos suivantes, prise à 1/60s et à 1s. Un long temps de pose permet beaucoup de choses artistiques ; la nuit, par exemple, essayez de photographier le ciel avec des temps de pose allant de 1 à 10 secondes (sur trépied !) : somptueux effets garantis !
Voilà quelques exemples de ce que l'on peut faire avec des temps de pose variés :
- Spoiler:
Temps de pose d'une seconde, où je demande au modèle de rester parfaitement immobile dans une foule : elle est figée, mais les gens, derrière, sont flous.
Long temps de pose sur trépied, permettant de voir les étoiles
En revanche ici, temps de pose court pour figer les chevaux, le mouvement de la queue, le galop (sur celle du haut on voit même la nuée de mouches qui les suit xD):
Voilà voilà, je pense que vous avez compris !
Passons maintenant au deuxième paramètre du diaphragme : l'ouverture !
L'ouverture se quantifie elle aussi par des nombres. C'est un tout petit peu compliqué : plus le diaph est ouvert, plus il laisse entrer de lumière, et plus le chiffre qualifiant l'ouverture est petit ; à l'inverse, plus le diaph est fermé, moins il laisse entrer de lumière, plus le chiffre est élevé. On appelle ce chiffre le
nombre d'ouverture, et en photographie, on connait aussi un tableau des nombres connus (on met un "f" devant par convention) : f/1.4, f/2, f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22, f/32. Vous remarquez que là aussi il y a un petit calcul mathématique : on multiplie par racine de 2 à chaque fois, et donc par 2 un chiffre sur 2 (ex : 8x2 = 16, ou 11x2 = 22). Mais là encore le numérique permet de ne aps respecter ces valeurs connues.
Petit schéma explicatif :
On constate que plus le diaph est ouvert, plus le chiffre est petit.
Evidemment, cela influe sur l'aspect artistique ! Et plus précisément sur la
profondeur de champs. Kézako ? Eh bien, en gros, c'est le "flou" de votre arrière-plan.
Plus le diaph va être ouvert, plus l'arrière plan va être flou. En images :
Diaph à f/2
Diaph à f/11
Diaph à f/22
C'est clair ?
A nouveau, cela influe sur des choix artistiques : pour de la macro, il vaut mieux un diaph très ouvert, donc un petit chiffre, car on désire beaucoup de flou pour se concentrer sur le sujet principal. Pour un paysage, on recherche souvent beaucoup de netteté, et donc un nombre d'ouverture élevé.
Exemples:
- Spoiler:
Il faut cependant savoir que les extrêmes du diaphragme ont des désavantages ; à f/22, on a le phénomène de diffraction, qui ôte de la netteté au sujet ; et à f/2, on a des aberrations chromatiques. On conseille donc de shooter à f/8 ou f/11 pour un bon rendu.
3 - La sensibilitéC'est le dernier paramètre essentiel ! En argentique, on mettait des pellicules d'un nombre prédéfini ; maintenant on peut choisir ce qu'on veut en numérique.
La sensibilité, qu'on quantifie en ISO ("International Standardization Organisation"), c'est en gros à quel point le film en argentique ou le capteur en numérique va être sensible à la lumière. En gros, si le capteur est très sensible, il ne va pas avoir besoin de beaucoup de lumière pour capter une scène ; en revanche s'il est peu sensible, il va lui falloir plus de lumière (donc un temps de pose plus élevé, ou une ouverture plus grande).
Cela a des désavantages : en argentique on appelle ça le grain, en nuémrique le bruit. En gros, quand on monte en sensibilité, des espèces de grains apparaissent sur la photo, enlevant la qualité. Cela peut être désiré, surtout en argentique, car cela donne du cachet à la photo ; mais généralement on désire l'éviter au maximum.
Il existe là aussi des valeurs normées : 100 iso, 200 iso, 400 iso, 800 iso, 1600 iso, 3200 iso... A chaque fois là encore x2. Maintenant on peut monter à 800 iso sans perte de qualité.
Exemple en image :
200 iso
3200 iso
Voilà voilà, je crois que j'ai fais le tour au niveau des bases.
Il faut maintenant comprendre qu'il existe des équivalences niveau exposition !
Mettons que je veuille prendre un cheval en plein saut, en extérieur, en plein soleil. Je veux le figer, donc je vais choisir une vitesse rapide (mettons 1/250s). Il fait beau, donc je n'ai aps besoin d'ouvrir trop mon diaph : f/8. Je règle à 200 ISO pour éviter le grain.
Je désire à présent que mon cheval soit légèrement flou, pour le mouvement. Je baisse donc ma vitesse à 1/60s. J'ai donc baissé d'
un cran en vitesse ; il me suffit donc de remonter d'
un cran dans un des deux autres paramètres, donc soit de passer à 100 iso, soit de passer à f/8.
Je veux ensuite que ma photo aie du bruit ; je passe donc à 800 iso. Par rapport aux premiers réglages, j'ai monté de
deux crans en sensibilité. Je dois donc baisser de
deux crans dans un des deux autres paramètres, ou un de chaque. Je peux donc choisir : 800 ISO, 1/250s et f/16, ou 800 ISO, 1/1000s et f/8, ou encore 800 ISO, 1/500s et f/11.
Est-ce que tout est clair ?
En exercice, je vous demande de refaire les images que j'ai faites: vous choisissez un sujet et vous faites varier l'ouverture pour voir l'influence sur la profondeur de champs, et vous en faites aussi pour la vitesse ! Go
Et si la partie sur les équivalences n'est pas claire (elle est un peu compliquée il est vrai), demandez-moi et posez-moi toutes les questions qu'il faut =)