Hop hop, j'espère qu'il y aura d'autres participants!
J'ai pas bien illustré le thème, tant pis, j'ai bien aimé écrire ce texte! ^^ Petit plus:
σκίουρος
ou Skiouros en lettres latines, veut dire écureuil. Et oui, vous allez voir c'est très recherché ce que j'ai fait! ><"
La neige glissait entre les feuilles des arbres,
s’aventurant sur ses vêtements de cuir noir, fripés et patinés par l’usage.
Elle avançait doucement, la neige crissant sous ses pas lui tirant à chaque
fois une grimace crispée. Elle finit par grimper sur un arbre, certaines
branches, frêles et fines, ployant sous son poids. Un observateur aurait pu
craindre que l’une de ses branches casse, mais il n’en fût rien : sans
avoir besoin de se poser la question, le choix des prises lui venait
naturellement. Arrivée à quatre mètres de haut, elle se mit à marcher sur les
branches entremêlées comme sur une poutre, défiant les lois de la gravité.
Il ne fallait pas qu’on la retrouve. Car elle avait Fuit.
Maintenant, elle était une Sauvage, une bête dont il fallait exterminer la
race. Sa seule chance de survie, elle le savait, c’était de laisser parler ses
instincts, ne pas réfléchir. Car ses poursuivants ne le feraient pas, de peur
de sombrer eux aussi dans la Sauvagerie. Elle cherchait le bouton qui la
changerait, sans se rendre compte que la transformation avait déjà commencé.
***
- A partir de maintenant, tu t’appelleras Skioura. Viens manger. Au fait, je m’appelle Gria.
Elle avait trouvé ce camp de Sauvages quelques minutes plus
tôt, après avoir passé une semaine à fuir, buvant la neige réchauffée dans ses
mains, mangeant les réserves de noisettes des écureuils, dormant à la fourche
de deux branches.
L’arrivée d’un nouveau Sauvage était à la fois un évènement
heureux et épuisant. Heureux car cela voulait dire qu’une nouvelle personne
avait échappé à l’emprise des Dominants, et que de surcroît elle était assez
intelligente et débrouillarde pour survivre seule jusqu’à rencontrer un clan,
donc cela faisait une paire de main en plus pour aller récupérer de la
nourriture. Épuisant car pendant quelques temps, il allait falloir constamment
bouger pour ne pas se faire repérer par les troupes des Dominants.
Elle était donc arrivée en début de soirée, attirée par le
feu, les lèvres bleuies de froid et ses grands yeux noirs exprimant une
profonde terreur. Gria était arrivée, la serrant dans une épaisse couverture,
et pendant qu’elle se réchauffait lentement, lui avait dit ses quelques mots
brefs.
Elle mangeait maintenant en silence la viande de lièvre
accompagnée de racines. Ses longs cheveux châtains et poisseux tombaient
presque dans son bol. Les autres membres de la tribu se tenaient debout ou
assis autour du feu. Quand elle eut fini de manger, Gria lui dit :
- Maintenant, raconte-nous ton histoire.
Skioura la regarda de ses grands yeux pleins de tristesse.
Puis elle ouvrit la bouche, articulant avec peine un son guttural.
Skioura était muette.