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Black. [ Histoire complète ]

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Black. [ Histoire complète ]

Deb'
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Juin 2009 - 10:59

Surprised Comment tu t'arretes au moment qui faut pas ! =O C'est méchant pour nous ca xD
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Juin 2009 - 11:33

    J'ai toujours été quelqu'un de méchant Cool

    Techniquement, les nouveaux persos dont il est question ont déjà fait, très brièvement, leur apparition ^^'
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Mira
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Juin 2009 - 16:28

*Réflexion intense.* Celle qui s'appelle Rose - je crois -, peut être ? XD Ou sinon, hm...DeS personnageS, donc euh... Bon, je verrais bien.
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin 2009 - 19:54

Anh, de retour !
Le texte est toujours aussi merveilleux, toujours fan hihi (l)
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 12:39

    =D

    Pour fêter ma nomination aux MYH Graphic Awards, même s'il y a peu de chances pour que je gagne au vu de l'actuelle avancée des choses //BLAFF//
    J'espère que ça vous plaira toujours, j'ai eu du mal. Fatiguée en ce moment. Priez pour que je ne fasse pas de crise d'angoisse au Bac de Français de demain ._.
    En prime, vous avez même le rajout d'une musique sur la première page. Parce que je suis à fond sur CM Punk Killswitch Engage en ce moment. Pas sûre que ça plaise à tout le monde, mais je trouve que ça s'accommode bien par moments.
    * mal à la tête @_@ *



    Chapitre 10 : Run away.



    M
    elina avait… faim ? Etait-ce de la faim après tout ? Elle n’en était même pas sûre. Etait-elle sûre de quoi que ce soit ? Là encore, la question demeurait sans réponse. Melina n’était plus Melina. Et pourtant ? Rien n’avait changé. C’était bel et bien le corps de Melina. La chair de Melina. L’esprit de Melina. Quelqu’un ne pouvait avoir pris sa place, ce devait être elle qui dirigeait ses mouvements. Ce devait donc bien être Melina. Sauf qu’elle en était réduite à un état où elle n’était plus sûre de tout contrôler. Ou plutôt… si, elle avait le contrôle. Le contrôle total. C’était une sorte de sentiment de liberté. Elle se sentait apte à accomplir les plus grandes choses. Elle aurait pu conquérir le monde si elle l’avait voulu. Tout lui semblait étrangement accessible. Elle se sentait bien. Ou presque.
    Un problème nouveau se posait. Melina avait mal, terriblement mal. Une douleur inconnue qui n’épargnait absolument aucun de ses membres. Et cela la mettait dans une rage folle. Pourquoi donc souffrait-elle ainsi ?!

    Elle leva brusquement les yeux tandis qu’un bruit attirait son attention. Oh, ils étaient là ? Mais bien sûr. Ils étaient là depuis tout à l’heure. Et ils s’en allaient. Le rouquin – enfin, pseudo-rouquin – venait d’ouvrir la porte avec précipitation. Et il venait… de hurler. Il leur avait dit quelque chose, mais elle n’avait pas saisi le sens de ses mots. Cependant, il y avait une chose qu’elle avait compris. C’était que ce même cri lui avait fait l’effet d’une perceuse. Une perceuse s’attaquant directement à son cerveau, perçant sans aucune pitié un profond trou dans son crâne. Mon Dieu. Ce qu’elle avait mal !
    Elle rugit à son tour, lui faisant écho. Elle les haïssait tous. Ils ne méritaient pas de vivre ! De quel droit auraient-ils pu ainsi se moquer d’elle ? Ces gamins savaient qu’elle souffrait et ne faisaient rien pour elle ! Elle les détestait. Ils devaient mourir. Elle en avait décidé ainsi.


    Elisabeth, Raya et Tsuhiko se précipitèrent dans le hall principal à la suite de leur ami. Leur professeur d’italien n’était à présent plus la seule menace à laquelle ils avaient affaire : leurs craintes s’étaient avérées totalement fondées et le rez-de-chaussée de l’hôtel était totalement saccagé. Le problème n’était, en soi, pas cet état épouvantable dans lequel s’était retrouvée la vaste salle aux sofas à présent renversés et aux vitres brisées. Non. La véritable difficulté de la situation dans laquelle ils se retrouvaient à présent venait surtout de la dizaine de contaminés qui festoyaient alors dans les lieux. Leur repas venait somme toute d’être interrompu par une bande de petits amuse-gueules suffocants et totalement affolés. Soudainement très intéressés par les nouveaux arrivants, ils délaissèrent donc les restes de leur joyeuse sauterie pour contempler avec envie le festin qui se profilait là. L’observation ne fut pas longue. Une fraction de seconde plus tard, tous se levaient comme un seul homme pour venir voir d’un peu plus près la bande de lycéens. Ne leur cachant pas leur désir de faire connaissance au plus vite. L’instinct de survie étant une faculté absolument merveilleuse dont étaient dotés tous les êtres vivants, les nouveaux venus n’eurent, eux, même pas à se concerter pour décider du comportement à adopter. Ils y avaient de toute façon déjà réfléchi plus tôt, et le plan dont ils avaient convenu était simple : on court, on évite les zombies et on se barre.
    Et c’était plus facile à dire qu’à faire. De nombreux débris jonchaient le sol, qu’ils fussent issus d’organismes jadis vivants ou non. Ils avaient une harpie folle de rage à leurs trousses… et une mini-armée d’anthropophages déchaînés qui les encerclait. C’était une partie de pacman géant qui débutait pour eux. Mais là encore, il y avait un ennui : aucun d’entre eux n’avait jamais aimé les vieux jeux d’arcade.
    Un premier contaminé – jeune métis dont la chemise à carreaux partait en lambeaux – contourna rapidement le canapé le plus proche. Emporté par son élan, il percuta de plein fouet Melina Santiag tandis qu’Elisabeth l’évitait de justesse, se déportant sur la droite en attirant Raya avec elle. Leurs deux assaillants chutèrent lourdement, tandis que deux autres zombies, en un grognement peu appétissant, s’avançaient gaiement vers eux. Le premier, un homme barbu et légèrement gras, courut en direction de Tsuhiko, agitant ses bras devant lui comme s’il se faisait agresser par une horde de mouches enragées. Le jeune asiatique se saisit aussi vite qu’il le put d’un coussin éventré qui gisait à ses pieds. C’était une arme d’un pathétique hors du commun, mais il fut heureux de constater que son opposant pouvait se voir attribuer le même qualificatif lorsqu’il le vit trébucher lamentablement en se prenant les pieds dans une vieille plante d’intérieur synthétique qui traînait par terre, renversée sans doute un peu plus tôt lors de l’arrivée des cannibales dans la place. Profitant de l’occasion pour progresser en direction de la sortie, Tsuhiko eut le réflexe salvateur d’envoyer son reste d’oreiller dans la face de son deuxième agresseur, le déstabilisant momentanément. Il ne put s’empêcher de penser que la scène devait être vraiment amusante à observer, et ce malgré le critique de la situation. Il se serait cru dans l’un de ces films d’horreur comiques où l’on riait plus qu’on ne hurlait. S’il n’en avait pas été l’un des acteurs principaux, il y aurait presque prit du plaisir.
    Les quatre amis saisirent leur chance pour passer au travers de la brèche ainsi créée au travers des rangs adverses par le jeune nippon. Trois autres Ant lancèrent l’assaut. Le premier chuta après qu’Axel ait fait tomber l’un des sièges individuels à ses pieds. Le second n’eut pas le temps d’esquiver son comparse et tomba à son tour. Le troisième se jeta sur Raya. Il n’eurent pas le temps de l’en empêcher.

    Elle se sentit projetée en arrière, perdant immédiatement l’équilibre sous le poids de cet homme d’environ la cinquantaine qui semblait bien décidé à faire d’elle son casse-croûte de l’après-midi. Elle parvint de justesse à enserrer son cou de ses deux mains, de sorte à maintenir sa tête à distance tout en évitant de se faire mordre. Il s’agitait. Il était beaucoup plus fort qu’elle, et elle sentait ses bras trembler sous l’effort considérable que cela représentait. Elle retint un haut-le-cœur lorsqu’un filet de bave sombre glissa sur la barbe broussailleuse et sale de l’homme pour finalement venir atterrir sur son avant bras. Les mains crasseuses et maculées de sang de son agresseur vinrent s’abattre sur sa figure, s’agrippant à ses longs cheveux noirs, les tirant. Elle failli pousser un cri lorsqu’il se saisit violemment de l’une de ses mèches de jais pour la tirer en arrière, lui cognant l’arrière de la tête contre le sol. Une vive douleur lui emplit le crâne tandis qu’un arrière-goût métallique s’insinuait dans sa gorge. Elle lâcha prise, épuisée.
    L’homme fut brutalement envoyé sur le côté lorsque le pied d’Axel vint lui heurter la tête. Elle resta immobile quelques fractions de secondes, tandis que son ami se baissait rapidement vers elle pour l’aider à se remettre debout. Comme l’avait fait Elisabeth un peu plus tôt, il lui attrapa la main pour la tirer derrière lui. Totalement sonnée, elle se laissa faire sans histoire.

    Elle ne reprit conscience des choses que lorsqu’ils furent dans la rue. Ballotée en tous sens, elle continuait de courir, titubant par instants. Des grondements derrière eux lui indiquèrent qu’ils étaient toujours traqués. Elle jeta un regard furtif en arrière pour apercevoir que deux des contaminés du hall étaient à leurs trousses. Ils semblaient inépuisables. Elle avait l’impression que ses poumons étaient sur le point d’éclater.
    Un brusque virage manqua de la faire tomber. Le petit groupe s’engouffrait dans un dédalle de ruelles s’étalant aux pieds de plusieurs hauts immeubles. Ils avaient compris qu’en continuant sur un grand boulevard désert – ou presque - ils ne pourraient jamais se débarrasser de leurs poursuivants, et risquaient même d’en attirer d’autres. Même si cela tenait vraiment du suicide, ils avaient somme toute opté pour une folle cavalcade dans ce labyrinthe urbain. S’ils tombaient sur un cul-de-sac, ils étaient finis. Si d’autres contaminés se trouvaient sur leur route, ils étaient finis. Si l’un d’entre eux en venait malencontreusement à perdre pied et chuter… ils étaient finis.
    Mais la chance semblait avec eux. A mesure qu’ils tournaient, tournaient encore et encore, dépassant poubelles, cartons et détritus, les aboiements de leurs ennemis s’atténuaient. Après plus de dix minutes d’une course effrénée et d’adrénaline à hautes doses, ils commencèrent à ralentir pour finalement s’arrêter à un croisement. Ils étaient essoufflés, et totalement perdus. Après un certain temps durant lequel ils se bornèrent à tenter de reprendre leur souffle, ce fut Elisabeth qui prit la parole.

    « Je crois… qu’on les a semés ? risqua-t-elle tout en ayant connaissance de la stupidité de ses propos – en effet, si tel n’avait pas été le cas, ils seraient sans doute morts à l’heure qu’il était.

    Raya leva les yeux vers elle, muette. Axel fut le premier à répondre. Il ne lâchait toujours pas la main de son amie.

    - On dirait, ouais.

    Il n’ajouta rien et se rendit enfin compte, en s’asseyant sur les marches qui bordaient la porte arrière d’un immeuble décrépit, qu’il continuait de traîner Raya derrière lui. Il la relâcha rapidement avant d’examiner avec attention son épaule. Ce n’était que maintenant que la douleur revenait.

    - Je propose… qu’on s’arrête un peu pour réfléchir, articula Tsuhiko entre deux inspirations bruyantes. J’ai l’impression que je vais vomir mes tripes.
    - Merci pour l’image, railla immédiatement Elisabeth. Je commence à en avoir sérieusement marre de toute cette hémoglobine.


    Elle se retourna vers Axel.

    - Ax’, ton épaule ?
    - Je survivrais, lui répondit-il en quittant des yeux le bandage tâché de sang. C’est pas comme si je m’étais pris une balle. C’était qu’un bout de verre.
    - Il faudrait toujours qu’on désinfecte ça, continua-t-elle.
    - Je pense qu’on a d’autres soucis en tête pour le moment.


    Il jeta un coup d’œil circulaire autour de lui. Ils avaient quatre chemins qui s’offraient à eux – ou plutôt trois, étant donné qu’ils ne comptaient pas repartir par là d’où ils étaient venus.

    - On est où, là ? demanda-t-il.

    Tsuhiko secoua la tête.

    - J’ai perdu le fil. Aucune idée. On a couru beaucoup trop longtemps, j’ai cru que ça ne finirait jamais.

    Il baissa les yeux avant de venir s’assoir à ses côtés. Elisabeth ne tarda pas à les rejoindre. Ils étaient à présent totalement silencieux. Résignés.

    - On est aux environs de l’Avenue Dorée, intervint soudainement Raya.

    Tous la dévisagèrent avec curiosité. C’était à croire qu’elle attendait toujours le moment le plus dramatique pour prendre la parole et faire germer en eux une lueur d’espoir.

    - J’ai remarqué quand on est passés devant, en arrivant, que les immeubles qui la bordaient étaient de ce genre-là, reprit-elle en désignant le bâtiment qui les dominait d’un signe de tête. Il n’y en avait pas ailleurs. Ils ressemblent à ceux qu’on trouve dans les vieux quartiers des villes de la surface. Ca contraste avec le reste.

    Et comme ils ne parlaient toujours pas, elle ajouta, comme pour se justifier :

    - C’est pour ça que je l’ai retenu. C’est différent. Pas comme d’habitude.

    Elle bredouilla quelques paroles incompréhensibles avant de se renfrogner et d’aller s’assoir avec eux d’un pas mécanique, la tête baissée.
    Ce n’est qu’au bout de quelques minutes durant lesquelles ils ne prononcèrent pas un mot qu’Axel hocha lentement la tête. Il reprenait les choses en main.

    - L’Avenue Dorée, tu dis ?

    Elle ne lui répondit pas. Il n’en avait pas besoin.

    - C’est à environ un quart d’heure de marche de la Grande Avenue. Si on y va en étant prudents… on peut longer la route en rasant les immeubles, ou même faire des détours pour éviter les zombies… en trente-cinq minutes maxi, on peut atteindre le Grand Ascenseur.

    Elisabeth soupira. Elle aurait voulu protester, lui dire qu’elle avait eu son lot d’action pour la journée. Mais malheureusement, elle ne pouvait s’accorder ce genre de luxe. Elle le savait, ils l’avaient répété : plus ils attendraient, et plus les monstres seraient nombreux. Ils n’avaient plus qu’à se remettre en route le plus vite possible, en priant pour que le voyage se fasse sans encombre. Tout en ayant conscience que ce n’était sans doute là qu’une belle brochette d’illusions, elle respira profondément avant de s’arracher au granit froid sur lequel elle était assise. Debout devant eux, elle les toisa avec sérieux.

    - Alors mettons-nous en route. On n’a pas de temps à perdre. Je veux quitter ce merdier aussi tôt que possible.
    - Moi aussi, acquiesça Tsuhiko en se levant à sa suite.
    - C’est parti… grommela Axel qui les imitait.


    Raya se leva sans un mot.

    - Ca va ? l’interrogea Elisabeth.

    Elle ne répondit pas, se contentant de lui adresser un regard vague avant de s’engager dans la ruelle à leur droite.

    - Eh, comment tu sais que c’est par là ?! lui lança Tsuhiko.
    - Je le sais, c’est tout, marmonna-t-elle en guise de réponse. »


Dernière édition par Shade le Dim 21 Juin 2009 - 12:42, édité 1 fois
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 12:40

    Leur progression se fit sans qu’aucune difficulté ne vienne se mettre en travers de leur chemin. C’était Raya qui, étrangement, avait pris la tête du groupe et menait leur petite procession en silence, s’y retrouvant parfaitement au milieu de tout cet enchevêtrement d’allées sinueuses, étriquées et oppressantes qui se succédaient les unes aux autres. Elle avançait avec conviction, tranquillité et ne montrait aucun signe de trouble. C’était comme si elle connaissait à la perfection le chemin qu’ils devaient emprunter. Comme si un sixième sens lui dictait à quel embranchement elle devait bifurquer, et vers où. Elle n’hésitait pas. Elle ne s’arrêtait jamais. Elle continuait d’avancer inlassablement, sans jamais ralentir, ni accélérer.
    Les trois autres, eux, étaient beaucoup plus tendus. Sur leurs gardes, les sens en alerte, ils prêtaient attention au moindre son, au moindre mouvement qui eut pu les interpeller. Le bruissement d’un linge étendu sur un balcon, le claquement sec d’un caillou que l’on a malencontreusement heurté. La tension était palpable, épaisse, lourde, étouffante. Et la fatigue ne faisait que l’accroître.
    Axel, lui, était fasciné. Il n’avait jamais vu leur amie faire preuve d’une telle détermination. Il se sentait petit et minable, à marcher crispé derrière elle, tandis qu’elle progressait avec un détachement qu’on ne lui connaissait que trop bien. A croire qu’il lui avait fallu un évènement du genre pour comprendre à quel point…

    Raya se stoppa soudainement à l’angle d’un immeuble. Ils en firent de même, leur angoisse redoublant d’intensité. Quelques secondes se passèrent avant qu’elle ne se retourne vers eux.

    « C’est là, dit-elle avec un certain détachement.
    - De quoi ? demanda Tsuhiko, la voix rauque.
    - L’Avenue Dorée est juste derrière, répondit-elle en agrémentant comme à son habitude ses paroles d’un vague signe de tête.
    - T’en es sûre ?


    Elle acquiesça en silence. Elle s’était acquittée de sa tâche et pouvait à présent leur laisser reprendre la barre. Elle avait fini de les guider.

    - Normalement, on doit être à cinq bonnes minutes du croisement avec la Grande Avenue.

    Elle se tût immédiatement alors qu’un bruit semblable à celui d’une cannette roulant au sol retentissait non loin d’eux. Pendant une trentaine de secondes qui leur parût durer une éternité, tous demeurèrent figés, la respiration lente, prêts à agir. Mais rien ne vint. C’était visiblement une fausse alerte. Ou bien la chose était partie.

    - Mhh... bien, risqua Axel en chuchotant. On y va, alors.
    - Eh, attends ! le retint Tsuhiko. Comment on fait, du coup ?


    Axel se retourna vers lui.

    - Déjà, on reste dans l’ombre au possible, on rase les murs. Quitte à y aller lentement, on traîne. Il faut voir dans quel état est l’Avenue. Si ils y sont, et en grand nombre, on fait un détour.

    Tsuhiko le dévisagea avec un brin d’anxiété.

    - Maintenant qu’on y est, je sens que mon courage est en train de se tailler en quatrième vitesse. Ca avait l’air beaucoup plus simple, tout à l’heure.
    - Sois un homme, Tsu’, intervint sèchement Elisabeth.


    Il se tourna vers elle, les sourcils froncés.

    - Hey, arrête de me dire ça !

    Elle leva les yeux au ciel, un sourire en coin. Axel les coupa immédiatement.

    - Vous vous charrierez plus tard. Dans l’Ascenseur, vous en aurez tout le loisir. En attendant, un peu de sérieux, s’il vous plaît.

    Elisabeth se retint de lui annoncer que venant de lui, ce genre de remarque était plutôt ironique. Elle se renfrogna donc pour rejoindre rapidement Raya, bientôt imitée par les deux garçons.

    - Je passe en premier, fit Axel en les dépassant. »

    Ils ne protestèrent bien évidemment pas, et se rangèrent en file indienne derrière lui. Elisabeth passait en deuxième, suivie de Raya et finalement de Tsuhiko qui fermait la marche.

    Comme ils avaient pu s’en douter, le chaos s’était installé dans les rues de Nausicaa. Et l’Avenue Dorée, l’une des principales artères de la cité sous-marine, n’avait pas été épargnée.

    L’Avenue Dorée avait été l’une des premières rues à être construites lors de la création de Nausicaa. Offrant des habitations parmi les moins coûteuses du marché, elle avait été pendant longtemps considérée comme la principale rue de la ville, bien avant la construction de la Grande Avenue, plusieurs années plus tard. Elle devait principalement son nom aux nombreuses échoppes et vitrines scintillantes qui l’avaient bien vite jalonnée, suite à l’afflux quasi-immédiat de nouveaux arrivants ayant succombé au Rêve Marin et à toutes les belles promesses qu’il offrait. Bien vite, les bâtiments qui la bordaient s’étaient retrouvés complets, et suite à la demande croissante de logements dont elle avait fait les frais de nouveaux quartiers furent construits en sa périphérie, donnant finalement naissance à ce que les Nausicaens avaient coutume d’appeler « La Fourmilière ». Dans un premier temps considérée comme une zone attrayante, La Fourmilière et ses bâtisses entassées avaient fini par se trouver réduites, suite à l’expansion démesurée de la ville, à l’état de simple arrondissement surchargé et peu fréquentable. Un bidonville avec des briques, en quelque sorte.
    Ajoutée à cette déchéance, la finalisation de la Grande Avenue avait achevé d’ôter à l’Avenue Dorée tout son prestige, lui arrachant ses paillettes pour ne plus laisser à la vue du monde que les ruines salies d’un monde révolu et à présent destiné à sombrer dans l’oubli le plus total. C’était ici que vivaient les plus démunis, ceux dont la société moderne et sélective ne voulait pas. L’Avenue Dorée, c’était en quelque sorte la fourrière où l’on envoyait les clébards qui avaient perdu leur charme. L’abattoir où étaient dirigés les chevaux qui boitaient. La décharge où pourrissaient les voitures et objets divers qui avaient fait leur temps. Mais même si certains se plaignaient qu’elle soit directement reliée aux quartiers les plus populaires, elle avait persisté, et à l’image de ses actuels occupants, avait survécu tant bien que mal et perduré dans ce monde qui ne voulait pas – ou plus – d’elle.

    Tout était désert, ou presque. Et comme si l’intelligence artificielle qui régulait l’apparence du Ciel Holographique de Nausicaa avait décidé de rajouter une dimension dramatique à la chose, de gros nuages gris semblaient s’amonceler au-dessus de leurs têtes.
    Il y avait des voitures démantelées un peu partout sur la route. Des pare-brises réduits en miettes, des pneus crevés, des carrosseries rayées et poussiéreuses. Les vitrines de nombreux magasins étaient brisées, laissant autour d’elles une multitude de débris de verre s’exposer à la vue des passants, agonisant longuement sur les dalles crasseuses de trottoirs qui n’avaient pas dû être nettoyés depuis bien longtemps – l’avaient-ils jamais été ?
    La chaussée, les murs étaient par endroit éclaboussés de sang. Un étrange bruit de succion à une dizaine de mètres d’eux attira leur attention. Un couple de contaminés s’affairait visiblement à se repaître des viscères d’un vieil homme fraîchement tué. Tsuhiko retint un haut-le-cœur. Ils observèrent discrètement les alentours. Par endroits, quelques zombies rôdaient en silence. Un petit groupe, plus loin, farfouillait parmi les débris d’une ancienne boutique de vêtements. Axel sentit sa gorge se nouer une nouvelle fois. Longer les murs allait s’avérer beaucoup plus dangereux qu’il ne l’avais envisagé auparavant. Peut-être qu’il y en avait d’autres à l’intérieur des magasins devant lesquels ils allaient passer.
    Il se retourna vers ses amis, qui guettaient le moindre de ses mouvements. Hocha lentement la tête. Ils étaient partis.

    La petite troupe délaissa donc la sécurité prodiguée par l’étroitesse de leur ruelle pour s’aventurer à découvert. Rasant les immeubles, le pas lent et silencieux, la démarche voûtée, ils progressaient dans la discrétion la plus totale. La plupart du temps cachés par les carcasses de voitures qui rouillaient sur les côtés de la route, ils atteignirent bientôt la première échoppe dont la vitrine avait été brisée. Axel ralentit la marche, en scruta l’intérieur. Aucun bruit ne semblait en provenir. Il se risqua après hésitation à continuer d’avancer. La dépassa. Personne. Ses amis le rejoignirent.
    Les cinq minutes qui les séparaient de la Grande Avenue s’avérèrent bien plus longues que prévu. Leur avancée étant particulièrement lente et minutieuse, ils avaient parcouru les deux tiers du chemin en près d’un quart d’heure. Mais cette allure ralentie n’était pas des plus confortables. Ils avaient la nuque raide, leur dos les faisait souffrir. Leurs nerfs, mis à rude épreuve, menaçaient de lâcher à tout moment. A mesure que le temps passait, leurs mouvements étaient de plus en plus imprécis, brusques, incontrôlés. Et leur garde se baissait.
    C’est lorsqu’ils passèrent devant une vingt et unième boutique qu’un contaminé surgit de l’ombre pour se ruer droit sur eux.
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Juil 2009 - 9:45

    Et zou, la suite. Petit chapitre, oui, de la même longueur que le troisième d'ailleurs.

    -----

    Chapitre 11 : Droit vers les étoiles.




    U
    n cri strident lui fit lever la tête. Assise à même le sol, adossée contre le mur d’une vieille baraque érodée par les âges, elle contempla silencieusement ses deux mains. Elles étaient horriblement sales, noircies par la crasse qui s’était accumulée au fil du temps dans la petite ruelle où elle s’était arrêtée. Elle regretta de ne pas avoir de quoi les nettoyer, même si la situation ne lui laissait pas réellement l’occasion de se débarbouiller. Elle soupira, et replongea soudainement son visage au creux de ses deux genoux, préalablement rabattus contre son torse. Sa gorge était serrée. Elle avait envie de pleurer : elle sentait ses yeux qui la brûlaient comme si quelqu’un s’était évertué à tenter de les lui arracher. Elle était par moments secouée par des sanglots, elle tremblait de tout son corps. Mais elle ne pleurait pas. Les larmes ne venaient pas.
    Elle ne prêta pas attention au gémissement qui lui parvenait, sur sa droite. Elle ne s’y intéressait plus, elle n’avait plus le cœur à s’intéresser à quoi que ce soit : dans son esprit, tout était clair. Elle allait mourir et elle le savait. Elle ne s’en faisait même plus. Elle s’était résignée à attendre la mort ; elle ne souhaitait pas se débattre et allonger ses souffrances. A présent, la seule chose qu’elle espérait, c’était que ça arrive vite. Peut-être qu’elle était lâche, à désirer ainsi une fin brève, sans souffrances. Ou plutôt égoïste : de quel droit, après tout, pouvait-elle oser espérer quelque chose dont beaucoup étaient privés. Elle ne le méritait pas plus qu’eux. Elle ne le méritait pas du tout. Mais elle le souhaitait ardemment.
    Un nouveau mouvement, sur sa droite. Des pleurs, des vrais. Et elle soupira, excédée, tandis que Cindy reprenait la parole. Sa voix tressaillait.

    « Ro… Rose ?

    Elle ferma les yeux, ne bougea pas. Pria intérieurement pour ne plus rien entendre. Cela pouvait paraître fou, mais elle aurait aimé être seule, à ce moment-là. Seule avec elle-même et cette peur qu’elle ne ressentait même plus.

    - Rose ? Rose ?!
    - Quoi ?!!


    Elle abandonna de nouveau sa position fœtale pour enfin regarder son amie. Cindy eut un mouvement de recul, les yeux écarquillés.

    - Je… j’ai entendu quelque chose !

    Rose la dévisagea, muette. Elle était pathétique. Elle ne comprenait donc pas.

    - Cindy… ça fait au moins cinquante fois que tu me dis ça. Y a personne, je te dis. On est seules.
    - Mais… mais qu’est-ce qui te dit que c’est vrai ?! brailla-t-elle de sa voix suraiguë. Et pourquoi y aurait pas quelqu’un cette fois-ci ?


    Rose ne put retenir une grimace tandis que ses tympans enduraient une fois de plus le choc causé par les piaillements de la jeune fille. Elle attendit quelques instants que le bourdonnement de ses oreilles cesse avant de reprendre la parole, sur un ton se voulant aussi calme que possible.

    - Parce que sinon, on l’aurait déjà su. Et arrête de gueuler comme ça tu vas les attirer.

    Cindy se renfrogna brusquement. Les yeux baissés, elle finit par bafouiller quelques excuses.

    - Désolée… je… je voulais pas.
    - Ouais, c’est bon, c’est bon. Je sais.
    - Et… et on fait quoi, là ? T’as dit qu’on se reposait, mais ça fait vingt minutes qu’on est là à pas bouger. On…
    - On attend.
    - On attend quoi ?


    Rose la fixa encore quelques secondes avant de reporter son regard grisâtre sur le mur qui lui faisait face.

    - On attend. »

    Elle n’attendit d'ailleurs pas que l’autre réponde pour laisser son esprit partir vagabonder dans des contrées bien lointaines de celle où elle pourrissait en ce moment. La tête dans les nuages, hein ? C’était peut-être ça. En tout cas, elle allait haut. Ces immeubles qui les entouraient étaient bien loin derrière elle à présent. Ce dôme transparent construit dans un matériau dont elle avait une fois de plus oublié le nom ne parvenait pas à entraver son ascension. La conscience de Rose avait à présent traversé des milliers de kilomètres de mer pour s’élever au-dessus des océans. Elle ne voyait plus les continents, déjà cachés par un tapis de nuages dont la blancheur, couplée au rayonnement d’un soleil particulièrement radieux, semblait illuminer le paysage. Les nuages avaient disparu. Tout s’assombrissait de nouveau, et elle avait maintenant l’étrange impression d’être revenue sous l’eau. Sauf qu’elle se sentait bien. Apaisée. Quelques petits points lumineux se distinguaient au-dessus de sa tête, grandissant. Une grosse boule argentée. La lune.
    La tête dans les nuages, hein ? Non. La tête dans les étoiles.

    « Rose ?

    La chute fut brutale. Elle se sentit soudainement perdre pied, constatant avec effroi que la gravité avait repris le dessus. Elle tomba, à une vitesse hallucinante. Elle ne revit même pas les nuages, elle n’en eut pas le temps. Elle se sentit étouffer lorsque son ciel d’azur prit la teinte bleue marine de l’eau de mer. Elle eut l’impression que ses os se brisaient alors qu’elle repassait au travers du bouclier protecteur de Nausicaa. Elle crut mourir tandis que les immeubles réapparaissaient soudainement autour d’elle. Le retour à la réalité. Et un amer sentiment de dégoût au fond de la gorge.

    - QUOI ?!!

    Elle tourna la tête sur la droite. Cindy n’y était pas. Stupéfaite, sentant une sueur froide envahir rapidement tout son corps, elle scruta brièvement les environs tandis que la voix de son amie lui parvenait de nouveau.

    - Viens voir, vite !

    Elle fit volte-face. Cindy s’était levée et lui était passée devant sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Elle était à présent plaquée contre un mur dans l’angle qui débouchait sur l’Avenue Dorée.

    - Qu’est-ce que…
    - Vite !!! »


    En un geste mécanique, Rose se leva et alla la rejoindre précipitamment. Elle se stoppa à ses côtés, plissant les yeux pour mieux voir au travers des débris qui jonchaient la grande rue. Et sentit son cœur faire un bond fulgurant dans sa poitrine alors qu’elle distinguait, au loin, un petit groupe d’adolescents qu’elle connaissait plus que bien, sans pour autant les avoir particulièrement fréquentés. Petit groupe d’adolescents qui n’était pas seul : en effet, il y avait quelqu’un d’autre avec eux. Quelqu’un qui ne semblait pas vraiment habité par les intentions les plus amicales du monde. Ce quelqu’un était d’ailleurs affalé sur l’un des membres du petit groupe. En se forçant, elle reconnut finalement la chevelure flamboyante de celui qui était à présent en très mauvaise posture. Son sang ne fit qu’un tour.


    Axel se sentit, pour la deuxième fois ce jour-là et qui plus est en l’espace de quelques heures, percuté de plein fouet. Il heurta violemment le bitume mais ne roula pas une fois au sol : un poids lourd sur son thorax l’en empêchait. Reprenant ses esprits, il eut, comme son amie Raya un peu plus tôt cet après-midi là, le réflexe salvateur de porter ses deux mains à la gorge de son assaillant, en tenant ainsi la tête – et donc les mâchoires – aussi éloignée que possible de son propre corps. Lâchant un grognement de douleur tandis que l’homme – d’une assez bonne condition physique, plutôt grand et donc le cou était par ailleurs en grande partie déchiqueté – appuyait par saccades sa main droite sur la blessure qu’il s’était faite un peu plus tôt à l’épaule. Il tenta de rabattre ses jambes vers lui pour le repousser, mais s’en trouva incapable. Il crut entendre quelqu’un hurler son nom, mais préféra ne pas s’attarder sur ce genre de détails dans un moment pareil. Désespéré, il essaya vainement de se libérer de l’étreinte du contaminé. Il serra les dents alors que ce dernier lui portait un violent coup au visage, mais ne faiblit pas pour autant.
    C’est alors que son assaillant fut brutalement projeté sur le côté – et là encore, Axel ne put que faire le rapprochement avec les évènements qui s’étaient produits un peu plus tôt, alors que c’était Karl lui-même qui se jetait sur lui. Il remercia mentalement Tsuhiko, persuadé que c’était une fois de plus à son ami japonais qu’il devait la vie. Mais en voyant ce dernier piqué à deux mètres de lui sans bouger, il comprit qu’il s’était trompé.
    Il sursauta et se redressa avant de regarder sur le côté. Et manqua presque de s’étouffer en voyant l’étrange spectacle qui s’offrait alors à lui.
    Rose. C’était bel et bien Rose Strawberry – il reconnut, juste derrière elle, la silhouette aguicheuse de Cindy Rosbel – qui était là, en face de lui. Cette dernière s’acharnait sur le pauvre homme qui, étalé au sol, ne bougeait presque plus tandis qu’elle continuait de le frapper sans aucune pitié à coups de… barre en métal ? Axel cligna plusieurs fois des yeux, éberlué. Il fut pris d’une soudaine envie d’éclater de rire tant le tableau lui semblait comique. Et les nombreuses insultes que proférait la jeune fille ne firent que renforcer cet effet – elle était à vrai dire plutôt effrayante, dans un état semblable à celui de transe qui lui donnait presque l’air d’être elle-même atteinte du virus. Elle cessa finalement son geste lorsque la tête du Ant ne fut plus réduite qu’à l’état d’une bouillie informe, lui permettant enfin de reprendre son sérieux. Il n’eut pas le temps de lui demander ce que Diable elle faisait ici : il sentit qu’on l’aidait à se relever – et cette fois, c’était bien Tsuhiko qui lui venait en aide – et qu’on le tirait rapidement vers l’avant. Si Rose avait été efficace, elle n’avait pas vraiment fait dans la discrétion. Ceci ajouté au raffut causé par le contaminé lors de son assaut avait bien vite attiré l’attention des autres Ant. Une dizaine d’entre eux courraient déjà dans leur direction ; ils étaient de nouveau partis pour une longue cavalcade.
    Ainsi la petite troupe nouvellement élargie de deux membres partit donc à fond de train le long de l’Avenue Dorée. Rose lâcha immédiatement son arme pour éviter de perdre du temps à s’encombrer d’un objet trop lourd. Axel fut bientôt remis de son choc et put courir de lui-même ; il ne resta cependant pas longtemps seul car il attrapa une fois de plus la main de Raya pour l’entraîner avec lui. Les six lycéens galopèrent aussi vite que leurs jambes pouvaient le leur permettre, voyant le nombre de leurs poursuivants s’accroître à mesure qu’ils en croisaient des groupes isolés. Au bout de cinq minutes de cette course folle, ils étaient suivis par une trentaine de zombies enragés. Ils déboulèrent finalement dans la Grande Avenue, et, ne ralentissant jamais, s’y engouffrèrent ; laissant derrière eux l’Avenue Dorée et ses innombrables rêves brisés par la fausse promesse d’un avenir meilleur.
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeVen 10 Juil 2009 - 23:52

J'aime un peu moins qu'avant, et j'avoue décrocher légèrement par rapport à avant où je venais presque quotidiennement voir si tu avais posté la suite. C'est normal qu'il y ait un passage où ça court partout, ça se bat & co. mais je trouve que la première partie était plus subtile, plus originale.
Néanmoins, je t'encourage toujours autant à continuer.
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Juil 2009 - 8:18

    Je vais voir ce que je peux faire pour arranger ça ^^
    [ Je reconnais que ce passage où tout le monde court et se fait poursuivre m'inspire pas beaucoup. Normalement, ça va encore durer sur le prochain chapitre, et un peu s'atténuer par la suite. ]

    Merci de ton honnêteté =)
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Juil 2009 - 21:36

    Mais je passe ma vie dans cette section en ce moment. Bref, on les aperçoit enfin <3

    ---

    Chapitre 12 : Somewhere beyond the sky.


    Il leva les yeux lorsque la porte de la petite échoppe s’ouvrit. Surpris, il se saisit immédiatement du revolver qui trônait sur la table à sa droite – un 9 mm qu’il avait par bonheur choisi, plusieurs années auparavant, de toujours garder sur lui – et le pointa vers l’entrée. Il arrêta son geste en reconnaissant la nouvelle arrivante. Le teint blême, cette dernière le dévisagea avec un regard accusateur avant d’acquiescer d’un signe de tête pour finalement se diriger vers lui et s’adosser contre le mur à ses côtés. Un silence pesant s’abattit sur la petite pièce, tandis qu’on entendait au loin un hurlement strident se répercuter en écho sur les murs du centre commercial. Il reposa son arme à côté de lui, renonçant définitivement à remettre le cran de sureté – il commençait à en avoir plus que marre de jongler avec cette connerie. Tripotant machinalement la barbe de cinq jours qui recouvrait son menton, il finit par attraper le paquet de friandises chocolatées qui attendait sur ses genoux.

    « Tu t’assois pas ?

    Elle baissa la tête vers lui, les bras croisés. Visiblement, elle n’était pas satisfaite ; elle avait le regard des mauvais jours, ce regard qu’il avait avec le temps appris à connaître et à craindre. Elle était invivable lorsqu’elle était en colère. Mais là, c’était plus profond. Bien entendu, elle ne lui répondit pas. Il se frotta la nuque en baillant, avant de lui tendre le petit sachet.

    - Et je suppose que tu ne manges pas non plus ? »

    Cette fois-ci, elle ne daigna même pas le regarder et se détourna. Peu surpris, il se contenta d’attraper l’une des sucreries restantes avant de la gober sans même la mâcher. Son attention se porta sur le pack de bouteilles d’eau entamé à ses pieds. Inutile de lui poser la question, elle ne boirait sans doute pas.
    Choisissant de ne pas plus la déranger – de toute façon, dans ces moments-là, il était totalement inutile de tenter de la raisonner -, il ouvrit d’un coup de dent l’emballage d’une barre chocolatée avant de mordre dedans avec vigueur. C’était un fait, il ne pouvait le nier : il avait vraiment l’estomac dans les talons, et le dramatique de la situation n’empêchait en rien son système digestif de réclamer son dû. Il crut l’apercevoir tressaillir, mais cela ne dura qu’un instant. Pensant avoir rêvé, il reporta son attention sur la nourriture qu’il était en train de s’enfiler.
    Continuant de lui tourner le dos, elle plaqua sa main contre sa propre bouche, étouffant un sanglot. Refoulant les larmes qui affluaient en elle, elle inspira profondément. Reprendre son calme. Elle devait reprendre son calme.

    « Shane ? »

    Sa voix tremblait. Elle ferma les yeux, récupérant soudainement son sang-froid. C’était terminé.
    Il abandonna par terre le papier partiellement recouvert de chocolat fondu, se tournant de nouveau vers elle. Elle attendit encore quelques instants, veillant à ne pas faire le moindre faux pas. Oui. C’était bon.

    « Il faut qu’on y aille. »

    Il la dévisagea quelques secondes avant de hocher la tête d’un air grave. Il se leva, et, se saisissant de son arme, vérifia le contenu de son chargeur. Il ne lui restait plus que trois balles.



    « A GAUCHE ! »

    Le groupe d’adolescents bifurqua brusquement alors que le chemin parfaitement dallé qui menait au Grand Ascenseur rejoignait la Grande Avenue. La voix éraillée, Tsuhiko retint un grognement de douleur tandis que sa gorge menaçait de se désintégrer. Un arrière-goût de sang au fond de la bouche, il déglutit tant bien que mal et s’engouffra à la suite de Rose et de Cindy sur ce qui devait normalement être la dernière ligne droite de leur interminable parcours, manquant par la même occasion de s’étaler par terre en trébuchant contre un objet inconnu qui gisait au sol – il pria intérieurement pour que cette petite voix intérieure qui lui disait que ce même obstacle était en fait un reste de tête calcinée se trompe et se taise.
    Quelques mètres derrière lui, Elisabeth, qui se trouvait à présent au niveau d’Axel et de Raya, se risqua à jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Derrière eux, la route était redevenue déserte. Ils les avaient semés. Mais par précaution, elle préféra ne rien dire qui puisse les faire ralentir : quitte à cracher ses poumons, autant que ce soit jusqu’au bout si cela pouvait les protéger.
    Si la route menant à l’Ascenseur leur avait fait l’effet d’une longue marche interminable lors de leur arrivée à Nausicaa, les hautes portes de verre de ce dernier ne tardèrent pas à poindre devant eux. Et par chance, aucun contaminé ne semblait prêt à venir leur mettre des bâtons dans les roues : il n’y avait pas âme qui vive, et l’endroit leur semblait tout à coup particulièrement lugubre, tout en conversant cet éclat indéfinissable qui illuminait ces choses dont on savait qu’elles étaient sans doute l’incarnation même de la dernière chance. La joie, à ce moment-là, aurait dû l’envahir. Le soulagement, l’euphorie de l’espoir retrouvé, la perspective d’une vie, après ça. Ils y étaient arrivés, bon sang ! Ils l’avaient atteint, ce maudit Ascenseur ! Ils allaient regagner la surface, oublier définitivement Nausicaa et toutes ses horreurs ! Et pourtant… et pourtant quoi ? Pourquoi donc ne parvenait-elle pas à sourire, pourquoi n’était-elle pas soulagée ? Et surtout, pourquoi, ô grand pourquoi, sentait-elle peu à peu cette chose monter en elle, une sensation abominable qui lui donnait l’impression de se briser comme si elle n’avait été qu’une bouteille de bière balancée à bout de bras contre un mur par le premier poivrot venu ? Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait même plus courir ? Mais que Diable, pourquoi, à cette vue, en venait-elle à savoir à l’avance ce qu’elle et ses amis avaient refusé d’envisager durant tout le trajet ?

    Ils ralentirent peu à peu à l’approche des premières barrières de sécurité, essoufflés. Les jambes flageolantes, les visages écarlates, tous finirent par se stopper net devant la première d’entre elles. Ils durent attendre d’avoir repris leur souffle pour qu’Axel prenne la parole en premier.

    « Bien, finit-il par lâcher entre deux profondes inspirations. On y est… on les a eus…
    - Ils nous ont perdu depuis la moitié de la Grande Avenue, intervint Cindy.
    - Oui, j’ai vu… c’est étrange, je m’attendais à ce qu’ils y soient beaucoup plus nombreux.
    - Ils ont dû être attirés ailleurs… marmonna Tsuhiko.
    - Peut-être que les gens ont pensé qu’il valait mieux ne pas s’approcher des grandes artères pour éviter, justement, les zombies, proposa Rose. Et du coup, en trouvant personne, les contaminés sont allés chercher ailleurs.


    Axel la dévisagea un moment, interloqué. Cela pouvait paraître idiot, mais il n’avait jamais imaginé que cette pimbêche soit capable d’aligner plus de trois mots en ajoutant un minimum de cohérence dans sa phrase. Sur ce coup-là, il était remarquablement surpris. Et ce n’était pas désagréable.

    - C’est possible… finit-il par répondre.
    - Dans des films, les zombies ont tendance à sentir la présence des humains, ajouta Tsuhiko.
    - Mais on est pas dans un film ! s’écria soudainement Cindy. On est dans la ré-a-li-té !


    Ce fut cette fois-ci le jeune japonais qui la fixa, sauf que dans le cas présent, ce n’était pas de la surprise mais plus une sorte de résignation un brin dégoûtée qui habitait son regard.

    - On avait compris, tu sais.

    Et si c’est pour dire des conneries pareilles, ferme-la, se retint-il d’ajouter.

    - Bon, reprit Axel. On se bouge, allez.

    Il se retourna vers l’Ascenseur et le contempla un instant. Et voilà qu’un nouveau problème se posait. Comment faisaient-ils, maintenant ?

    - Et on fait quoi ?

    Il se mordit violemment la lèvre inférieure tandis qu’une envie incontrôlable d’arracher la tête de Cindy Rosbell s’emparait de lui. Tentant d’ignorer la vérité pure qui se dégageait ainsi des propos de la jeune dépravée, il leur fit un signe de tête leur indiquant de le suivre.

    - Déjà, on va voir, dit-il. »

    A l’image d’un gentil petit troupeau bien ordonné, les cinq lycéens suivirent docilement leur chef auto-désigné. Ils franchirent sans un bruit – ou presque, l’absence de danger visible ayant apparemment totalement délié la langue de Cindy Jolie – les différentes barricades – de simples barrières en bois amovibles comme on en trouvait à l’entrée des parkings – jusqu’à atteindre les portes du Grand Ascenseur. Portes qui, bien entendu, ne s’ouvrirent pas lorsqu’ils se présentèrent devant elles. A croire qu’en temps de crise, même les employés bas de gamme – à savoir le matériel - devenaient capricieux. Il y avait alors deux possibilités envisageables. L’une ne rendait pas la situation désespérée. On ne pouvait pas en dire autant de la deuxième.

    « Ca s’ouvre pas, constata brillamment Tsuhiko.
    - On a remarqué, Tsu’, souffla Elisabeth.
    - Soit y a plus de courant… soit le détecteur de mouvements qui en contrôle l’activation est mort…, commença Axel.
    - Tu crois vraiment qu’il pourrait, comme par hasard, avoir lâché aujourd’hui ? l’interrogea son ami.
    - Je crois qu’au vu des évènements actuels, plus rien ne peut m’étonner, répliqua-t-il. »


    Perplexe, il s’approcha des deux grandes portes coulissantes et tenta vainement de les faire bouger : rien à faire, ces dernières étaient bien trop lourdes pour lui, et il se doutait bien que lors de leur construction, on avait veillé à les faire assez résistantes pour éviter les petits désagréments dont elles pouvaient hypothétiquement faire les frais. S’appuyant contre ces dernières, il scruta les environs. Non, il refusait de s’arrêter ainsi, en si bon chemin. Ils ne pouvaient lâcher prise maintenant.
    Hormis ses compagnons d’infortune, la place était déserte – ce qui était à la fois rassurant et terriblement angoissant, car il ne pouvait s’empêcher de rester à l’affut du moindre mouvement, du moindre frôlement. Il craignait de voir à tout moment débarquer vers eux une horde de sauvages enragés, l’écume aux lèvres, les yeux exorbités, la peau aussi décomposée que s’ils avaient soudainement eu à subir une épidémie de lèpre foudroyante. Il devait se presser. Si, en effet, les zombies pouvaient repérer, même approximativement, la position des humains, ils ne pouvaient se permettre de s’éterniser ici. Soit ils quittaient la ville grâce à l’ascenseur… soit ils dégageaient d’ici et cherchaient un autre moyen – il devait bien y en avoir un, bon sang, ils ne pouvaient être ainsi condamnés à finir en charpie sans qu’aucune chance de survie ne leur soit accordée.
    Les paupières closes, il tenta de faire le vide dans son esprit. C’était hélas plus facile à dire qu’à faire, et le simple tambourinement de son cœur contre sa poitrine lui donnait l’impression qu’un joyeux orchestre avait décidé d’improviser un petit concert au fin fond de son crâne. Bien. Si le détecteur était HS, ils ne pouvaient rien faire. En revanche, si c’était juste un problème de courant…

    Il rouvrit les yeux, cherchant autour de lui d’où pouvait provenir l’alimentation en énergie. C’est alors qu’il constata que quelqu’un manquait à l’appel. Survolant ses amis du regard, il ne vit pas Raya. Ses trippes se serrèrent atrocement. A une dizaine de mètres d’eux, il y eut un cliquetis. Un bruit soudain d’engrenage, le ronflement d’une machine qui se mettait en marche. Les lumières de l’Ascenseur s’allumèrent brusquement, et il manqua de tomber en arrière lorsque les portes s’ouvrirent sans un bruit. Sous le regard effaré des autres adolescents, il se rattrapa comme il le pouvait, haletant. Balayant une fois de plus les alentours du regard, il aperçut finalement une silhouette sombre à l’intérieur d’une petite cabine, située non loin d’eux. Plissant les yeux, il ne parvint à mieux y voir, un reflet sur la vite l’empêchant de distinguer plus en détails les traits de celui qui se trouvait à l’intérieur – et qui venait visiblement de leur sauver la vie. L’ombre s’immobilisa, attendit quelques instants. Et, finalement, sortit à la lumière du jour… ou tout du moins à la lueur du soleil artificiel – à présent caché par des nuages tout aussi synthétiques - de Nausicaa. Il se sentit à la fois tétanisé et profondément rassuré en reconnaissant la jeune fille aux longs cheveux noirs revenir vers eux, un sourire satisfait sur le visage.

    « Suffisait juste de mettre en marche, dit-elle en se postant à côté d’Elisabeth. C’est la cabine qui contrôle l’accès, ajouta-t-elle en leur désignant le caisson d’un signe de tête.
    - Je… wahou, bafouilla-t-il.
    - C’EST GENIAL JE T’AIME MON PETIT RAT ! s’exclama Tsuhiko en lui sautant au cou dans un énième élan d’affection.
    - Beugle pas, Tsu’, grogna Elisabeth tandis que Raya oscillait dangereusement sous le poids de leur ami.
    - Je ne veux pas vous gâcher votre moment, mais nous pourrions peut-être y aller, avança Rose d’une petite voix.


    Ils se retournèrent vers elle. Un peu à l’écart, elle les fixait d’un air morne, Cindy à sa droite. Axel hocha la tête.

    - Allez, on se bouge. On est là depuis trop longtemps. Ramenez-vous.

    Il se dirigea d’un pas décidé vers l’intérieur de la vaste cabine d’ascenseur – cette dernière, conçue pour pouvoir acheminer plusieurs poids lourds en même temps, semblait véritablement immense maintenant qu’elle était vide. Tsuhiko lui emboîta le pas après avoir une dernière fois serré Raya contre lui. Les quatre filles suivirent.


Dernière édition par Shade le Jeu 16 Juil 2009 - 21:54, édité 2 fois
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Juil 2009 - 21:37

    Le Grand Ascenseur pouvait en réalité être considéré comme un gigantesque tube cylindrique d’environ vingt mètres de diamètre plongeant droit vers les profondeurs de la mer – ou, selon leur point de vue actuel, remontant droit vers les cieux. Maintenu par une armature constituée d’une succession de cercles de métal inoxydable, il était lui-même fabriqué dans un matériau totalement inédit – le même que celui qui avait servi à construire le dôme géant recouvrant Nausicaa -, à la fois transparent et incassable. Le dispositif permettait ainsi aux voyageurs d’admirer le paysage marin qui leur était offert tout en jouissant d’une sécurité maximale : on couplait l’utile à l’agréable, et tout le monde était content.

    - Euh… Axel ?

    L’interrogé se retourna vers Cindy, qui le regardait en triturant machinalement un pan de son t-shirt déjà bien froissé.

    - Qu’est-ce qu’il y a ?

    Elle baissa les yeux, se pinçant les lèvres. Commençant à s’impatienter, il reprit la parole.

    - Quoi ?
    - Je… tu ne penses pas que c’est la cabine où était Raya qui permet de faire monter l’Ascenseur ?


    Elle lui désigna du doigt le petit caisson. Sceptique, il se gratta la tête. A croire qu’elle n’était pas si conne que ça, en fin de compte, même si ce n’était pas vraiment là l’illumination du siècle. Il y avait quand même des progrès.

    - Peut-être, oui.
    - Alors il faut que quelqu’un s’y mette pour faire monter les autres ?


    Son ton était suppliant. Les sourcils froncés, il serra instinctivement les dents.

    - Ouais, mais si quelqu’un se met dans le caisson, je suis pas sûr qu’il puisse revenir à temps dans l’Ascenseur pour monter lui aussi.

    Eh merde. Cette greluche venait habilement de dénicher le foutu grain de sable qui menaçait de bloquer l’engrenage à n’importe quel moment.

    - Alors… ? On fait quoi ? reprit-elle.
    - Déjà, on regarde si y a pas un dispositif d’urgence ici. Si c’est pas le cas… on verra bien avec le caisson.
    - D’accord, fit-elle en hochant vigoureusement la tête.


    Elle se détourna finalement de lui pour aller retrouver Rose qui se tenait un peu plus loin. Ce fut au tour de Tsuhiko de l’interpeller.

    - Hey, Ax’ !

    Il se tourna vers son compère, qui n’attendit pas sa réponse pour reprendre la parole.

    - Je crois que j’ai trouvé ce qu’on cherchait, ramène-toi !

    Bien vite imité par les autres, le pseudo-rouquin rejoignit son ami, le regard rempli d’un espoir non dissimulé. Une fois que la bande se fut réunie autour de lui, il leur montra une sorte de boîtier fixé à un panneau émergeant du sol de l’espace réservé aux passagers. Ce dernier était tout simplement surmonté de deux boutons : un vert et un rouge. Cela semblait tellement facile… il se demanda intérieurement si ce n’était pas là un simple tour de la Providence qui souhaitait les titiller un peu.

    - Tu penses que c’est ça ? interrogea Elisabeth.
    - Je ne vois que ça. Je suppose que le vert fait monter ou descendre et que le rouge stoppe la machine. Tsu’, tu es un génie, conclut-il.
    - Moi aussi je t’aime, mais nous discuterons de ça un peu plus tard mon chéri si tu veux bien. Pour l’instant, nous avons mieux à faire ! Il me tarde de revoir le soleil… ou même les nuages ! En avant marche, mes frères !


    Et, sans concertation, sans même attendre qu’ils n’aient dit quoi que ce soit, Tsuhiko aplatit sa main droite sur le bouton vert qui les mènerait vers la surface.
    Il y eut un soubresaut, un nouveau cliquetis, le bruit d’un mécanisme qui s’actionne. Le cœur battant à tout rompre, les six compagnons attendirent, haletants. Un toussotement, l’Ascenseur sembla hoqueter. Les machines s’affolèrent, la plateforme s’éleva de quelques centimètres. Un tremblement. Et puis tout s’arrêta.
    Ils demeurèrent figés plusieurs secondes, se dévisageant les uns les autres. Tsuhiko appuya une nouvelle fois sur le bouton : cette fois-ci, il n’y eut aucune réaction. Il s’énerva, commençant à marteler le boîtier du poing. Rien, absolument rien ne se passa.

    - RAAAAAH PUTAIN C’EST PAS VRAI ! MARCHE ! MARCHE !!
    - C’est foutu… souffla Axel, résigné.
    - NON C’EST PAS FOUTU. CA VA MARCHER TU VAS VOIR ! ALLEZ !


    Il écrasa violemment son poing sur le mécanisme.

    - Non… c’est vraiment foutu…
    - Alors… alors on va faire quoi ? demanda Cindy en grelotant.
    - Je… j’en sais rien.


    Totalement défait, Axel s’éloigna brusquement de la troupe pour aller se poster à l’autre bout de la cabine. Abattu, il se laissa glisser jusqu’au sol, le dos appuyé contre l’une des parois de l’Ascenseur. Se prenant la tête entre les mains, il enfonça ses doigts dans ses nombreuses mèches rougeoyantes. Les mâchoires de plus en plus crispées, il ignora la complainte de ses molaires qui lui hurlaient de se calmer. Il se sentait bouillir d’une rage folle. Et pourtant, il n’était plus qu’une loque brisée, soumise, prêt à accepter la dure réalité qui venait de s’abattre sur lui : oui. C’était bel et bien foutu.

    - Mais… mais attends ! lui cria Rose. On peut encore trouver un moyen !

    Il ne lui fournit pour toute réponse qu’un vague grognement.

    - Tout n’est pas encore perdu, ajouta Elisabeth. Rose a raison – et cela lui en coûtait de l’admettre -, on va trouver quelque chose. Il y a toujours un moyen.
    - C’est vrai, se risqua Tsuhiko. C’est pas le moment d’aban…
    - Ca sert à rien, c’est bon ! lâcha-t-il brutalement. C’est FOUTU, je vous dis. On s’est tapés tout le chemin jusqu’ici, on a évité ces CONNARDS, et voilà, voilà notre récompense ! C’est la preuve ! C’est un signe !
    - Et depuis quand crois-tu aux signes ? intervint Raya avec calme.


    Etonné qu’elle ait pris la parole, il la fixa sans un mot. Une lueur furieuse semblait illuminer le vert de ses yeux, et il finit par secouer la tête avant de détourner le regard, n’osant pas l’affronter directement.

    - Ca sert à rien, grommela-t-il. Foutu.

    Raya ne bougea pas. Elle continua de le toiser, attendant qu’il réagisse. Mais il semblait fermement décidé à rester prostré dans son coin et à attendre de se faire bouffer. Frustrée, elle reprit la parole.

    - Bien. Puisque tu es visiblement un incapable lâche et égocentrique…

    Elle fit volte-face pour se diriger vers la sortie d’un pas ferme et décidé. Il releva finalement la tête vers elle et se figea en la voyant quitter l’intérieur de l’Ascenseur pour se diriger droit vers le caisson de commandes où elle avait déjà été plus tôt.

    - HEY ! hurla-t-il à son attention. Elle n’y prêta pas attention.
    - Raya ! s’exclama Elisabeth, toujours aux côtés des autres.
    - RAYA ! reprit Axel.


    Elle pénétra à l’intérieur de l’habitacle.

    - RAYA ! hurla-t-il en se relevant. HEY, MAIS TU FOUS QUOI ?!


    Elle se décida enfin à le regarder. Et, sortant la tête par la porte de la cabine qu’elle avait laissée ouverte derrière elle, lui répondit sans ciller.

    - Je prends les initiatives. »

    Il n’eut pas le temps de faire un pas. Le regard de la jeune fille parcourut rapidement le tableau des commandes qui s’offrait à elle. Heureusement pour elle, ce n’était pas très compliqué : les fabricants avaient même pris la peine d’inscrire des indications sur les boutons disponibles. Elle vit rapidement ceux qu’elle cherchait : situés dans le coin supérieur droit, deux gros interrupteurs noirs étaient surmontés des mots « Up » et « Down ». Elle ne jeta même pas un coup d’oeil à ses amis et, d’un geste assuré, enclencha celui du haut.
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Mira
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 14:21

*O*
Je crois que j'ai raté quelque chose, vu que j'ignore royalement comment Rose et sa copine se sont retrouvées là - et pourtant, j'ai tout lu... Je crois xD - mais bref, c'est pas grave. *pas très attentive...*
Ca a perdu un peu de l'ironie des premiers messages, je trouve, mais tu te débrouille vachement bien. *continue d'aimer*

(Tu es, d'ailleurs, quelqu'un de particulièrement sadique. S'arrêter maintenant... T_T Je veux savoir ce qu'elle va devenir, Raya, moi.)
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 15:20

    x3
    Disons que je ne peux pas mettre de l'ironie partout, enfin, je pense pas. Je vais voir en fonction de ce qui va arriver, je vais tâcher d'entamer le chapitre 13 là.
    Pour Rose et Cindy... elles les ont rejoints dans le Chapitre 11 =)

    Merci, en tout cas \o/
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Juil 2009 - 19:11

Je sens que je vais relire le chapitre 11 en question... xD J'suis vraiment pas douée.

En tout cas, j'attend la suite avec toujours autant d'impatience =3
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Annäebelle
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 23 Juil 2009 - 17:22

    Ah Shade j'adore ta story, ça me donne envie d'en écrire moi aussi mais je suis bien trop flemmarde XD En tout cas tu as un super style d'écriture.
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 10:55

Plus d'un mois sans nouvelles Black. [ Histoire complète ] - Page 3 221397 .
Nous laisser à un moment si crucial, c'est cruel...
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Hax
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MessageSujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Black. [ Histoire complète ] - Page 3 Icon_minitimeJeu 27 Aoû 2009 - 16:20

    Wouhou, merci H3L, et désolée pour le retard, j'ai fragmenté en plusieurs fois XD
    Bref, j'attendais d'avoir le nouveau chapitre pour répondre. Bon. Ca compensera pour la longueur du précédent... il fait dans les 15 pages Word . J'en ai chié pour le poster sur dA avec les balises et tout, je tente de le laisser tel quel en HTML en priant pour que ça passe et que je le refasse pas en BBC Code x3
    En espérant que ça vous plaise. Y a des moments où je flippais toute seule en l'écrivant .__.
    Bonne chance, c'est long, ça vous rassasiera pour un moment \o/

    => C'est moi où Georgia est plus comme avant ? C'est quand même pas mes balises HTML qui foirent le truc ? * grogne *

    ----