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Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Sam 6 Juin 2009 - 10:59
Comment tu t'arretes au moment qui faut pas ! =O C'est méchant pour nous ca xD
Hax
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Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Sam 6 Juin 2009 - 11:33
J'ai toujours été quelqu'un de méchant
Techniquement, les nouveaux persos dont il est question ont déjà fait, très brièvement, leur apparition ^^'
Mira
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Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Sam 6 Juin 2009 - 16:28
*Réflexion intense.* Celle qui s'appelle Rose - je crois -, peut être ? XD Ou sinon, hm...DeS personnageS, donc euh... Bon, je verrais bien.
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Invité
Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Jeu 18 Juin 2009 - 19:54
Anh, de retour ! Le texte est toujours aussi merveilleux, toujours fan hihi (l)
Hax
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Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Dim 21 Juin 2009 - 12:39
=D
Pour fêter ma nomination aux MYH Graphic Awards, même s'il y a peu de chances pour que je gagne au vu de l'actuelle avancée des choses //BLAFF// J'espère que ça vous plaira toujours, j'ai eu du mal. Fatiguée en ce moment. Priez pour que je ne fasse pas de crise d'angoisse au Bac de Français de demain ._. En prime, vous avez même le rajout d'une musique sur la première page. Parce que je suis à fond sur CM Punk Killswitch Engage en ce moment. Pas sûre que ça plaise à tout le monde, mais je trouve que ça s'accommode bien par moments. * mal à la tête @_@ *
Chapitre 10 : Run away.
Melina avait… faim ? Etait-ce de la faim après tout ? Elle n’en était même pas sûre. Etait-elle sûre de quoi que ce soit ? Là encore, la question demeurait sans réponse. Melina n’était plus Melina. Et pourtant ? Rien n’avait changé. C’était bel et bien le corps de Melina. La chair de Melina. L’esprit de Melina. Quelqu’un ne pouvait avoir pris sa place, ce devait être elle qui dirigeait ses mouvements. Ce devait donc bien être Melina. Sauf qu’elle en était réduite à un état où elle n’était plus sûre de tout contrôler. Ou plutôt… si, elle avait le contrôle. Le contrôle total. C’était une sorte de sentiment de liberté. Elle se sentait apte à accomplir les plus grandes choses. Elle aurait pu conquérir le monde si elle l’avait voulu. Tout lui semblait étrangement accessible. Elle se sentait bien. Ou presque. Un problème nouveau se posait. Melina avait mal, terriblement mal. Une douleur inconnue qui n’épargnait absolument aucun de ses membres. Et cela la mettait dans une rage folle. Pourquoi donc souffrait-elle ainsi ?!
Elle leva brusquement les yeux tandis qu’un bruit attirait son attention. Oh, ils étaient là ? Mais bien sûr. Ils étaient là depuis tout à l’heure. Et ils s’en allaient. Le rouquin – enfin, pseudo-rouquin – venait d’ouvrir la porte avec précipitation. Et il venait… de hurler. Il leur avait dit quelque chose, mais elle n’avait pas saisi le sens de ses mots. Cependant, il y avait une chose qu’elle avait compris. C’était que ce même cri lui avait fait l’effet d’une perceuse. Une perceuse s’attaquant directement à son cerveau, perçant sans aucune pitié un profond trou dans son crâne. Mon Dieu. Ce qu’elle avait mal ! Elle rugit à son tour, lui faisant écho. Elle les haïssait tous. Ils ne méritaient pas de vivre ! De quel droit auraient-ils pu ainsi se moquer d’elle ? Ces gamins savaient qu’elle souffrait et ne faisaient rien pour elle ! Elle les détestait. Ils devaient mourir. Elle en avait décidé ainsi.
Elisabeth, Raya et Tsuhiko se précipitèrent dans le hall principal à la suite de leur ami. Leur professeur d’italien n’était à présent plus la seule menace à laquelle ils avaient affaire : leurs craintes s’étaient avérées totalement fondées et le rez-de-chaussée de l’hôtel était totalement saccagé. Le problème n’était, en soi, pas cet état épouvantable dans lequel s’était retrouvée la vaste salle aux sofas à présent renversés et aux vitres brisées. Non. La véritable difficulté de la situation dans laquelle ils se retrouvaient à présent venait surtout de la dizaine de contaminés qui festoyaient alors dans les lieux. Leur repas venait somme toute d’être interrompu par une bande de petits amuse-gueules suffocants et totalement affolés. Soudainement très intéressés par les nouveaux arrivants, ils délaissèrent donc les restes de leur joyeuse sauterie pour contempler avec envie le festin qui se profilait là. L’observation ne fut pas longue. Une fraction de seconde plus tard, tous se levaient comme un seul homme pour venir voir d’un peu plus près la bande de lycéens. Ne leur cachant pas leur désir de faire connaissance au plus vite. L’instinct de survie étant une faculté absolument merveilleuse dont étaient dotés tous les êtres vivants, les nouveaux venus n’eurent, eux, même pas à se concerter pour décider du comportement à adopter. Ils y avaient de toute façon déjà réfléchi plus tôt, et le plan dont ils avaient convenu était simple : on court, on évite les zombies et on se barre. Et c’était plus facile à dire qu’à faire. De nombreux débris jonchaient le sol, qu’ils fussent issus d’organismes jadis vivants ou non. Ils avaient une harpie folle de rage à leurs trousses… et une mini-armée d’anthropophages déchaînés qui les encerclait. C’était une partie de pacman géant qui débutait pour eux. Mais là encore, il y avait un ennui : aucun d’entre eux n’avait jamais aimé les vieux jeux d’arcade. Un premier contaminé – jeune métis dont la chemise à carreaux partait en lambeaux – contourna rapidement le canapé le plus proche. Emporté par son élan, il percuta de plein fouet Melina Santiag tandis qu’Elisabeth l’évitait de justesse, se déportant sur la droite en attirant Raya avec elle. Leurs deux assaillants chutèrent lourdement, tandis que deux autres zombies, en un grognement peu appétissant, s’avançaient gaiement vers eux. Le premier, un homme barbu et légèrement gras, courut en direction de Tsuhiko, agitant ses bras devant lui comme s’il se faisait agresser par une horde de mouches enragées. Le jeune asiatique se saisit aussi vite qu’il le put d’un coussin éventré qui gisait à ses pieds. C’était une arme d’un pathétique hors du commun, mais il fut heureux de constater que son opposant pouvait se voir attribuer le même qualificatif lorsqu’il le vit trébucher lamentablement en se prenant les pieds dans une vieille plante d’intérieur synthétique qui traînait par terre, renversée sans doute un peu plus tôt lors de l’arrivée des cannibales dans la place. Profitant de l’occasion pour progresser en direction de la sortie, Tsuhiko eut le réflexe salvateur d’envoyer son reste d’oreiller dans la face de son deuxième agresseur, le déstabilisant momentanément. Il ne put s’empêcher de penser que la scène devait être vraiment amusante à observer, et ce malgré le critique de la situation. Il se serait cru dans l’un de ces films d’horreur comiques où l’on riait plus qu’on ne hurlait. S’il n’en avait pas été l’un des acteurs principaux, il y aurait presque prit du plaisir. Les quatre amis saisirent leur chance pour passer au travers de la brèche ainsi créée au travers des rangs adverses par le jeune nippon. Trois autres Ant lancèrent l’assaut. Le premier chuta après qu’Axel ait fait tomber l’un des sièges individuels à ses pieds. Le second n’eut pas le temps d’esquiver son comparse et tomba à son tour. Le troisième se jeta sur Raya. Il n’eurent pas le temps de l’en empêcher.
Elle se sentit projetée en arrière, perdant immédiatement l’équilibre sous le poids de cet homme d’environ la cinquantaine qui semblait bien décidé à faire d’elle son casse-croûte de l’après-midi. Elle parvint de justesse à enserrer son cou de ses deux mains, de sorte à maintenir sa tête à distance tout en évitant de se faire mordre. Il s’agitait. Il était beaucoup plus fort qu’elle, et elle sentait ses bras trembler sous l’effort considérable que cela représentait. Elle retint un haut-le-cœur lorsqu’un filet de bave sombre glissa sur la barbe broussailleuse et sale de l’homme pour finalement venir atterrir sur son avant bras. Les mains crasseuses et maculées de sang de son agresseur vinrent s’abattre sur sa figure, s’agrippant à ses longs cheveux noirs, les tirant. Elle failli pousser un cri lorsqu’il se saisit violemment de l’une de ses mèches de jais pour la tirer en arrière, lui cognant l’arrière de la tête contre le sol. Une vive douleur lui emplit le crâne tandis qu’un arrière-goût métallique s’insinuait dans sa gorge. Elle lâcha prise, épuisée. L’homme fut brutalement envoyé sur le côté lorsque le pied d’Axel vint lui heurter la tête. Elle resta immobile quelques fractions de secondes, tandis que son ami se baissait rapidement vers elle pour l’aider à se remettre debout. Comme l’avait fait Elisabeth un peu plus tôt, il lui attrapa la main pour la tirer derrière lui. Totalement sonnée, elle se laissa faire sans histoire.
Elle ne reprit conscience des choses que lorsqu’ils furent dans la rue. Ballotée en tous sens, elle continuait de courir, titubant par instants. Des grondements derrière eux lui indiquèrent qu’ils étaient toujours traqués. Elle jeta un regard furtif en arrière pour apercevoir que deux des contaminés du hall étaient à leurs trousses. Ils semblaient inépuisables. Elle avait l’impression que ses poumons étaient sur le point d’éclater. Un brusque virage manqua de la faire tomber. Le petit groupe s’engouffrait dans un dédalle de ruelles s’étalant aux pieds de plusieurs hauts immeubles. Ils avaient compris qu’en continuant sur un grand boulevard désert – ou presque - ils ne pourraient jamais se débarrasser de leurs poursuivants, et risquaient même d’en attirer d’autres. Même si cela tenait vraiment du suicide, ils avaient somme toute opté pour une folle cavalcade dans ce labyrinthe urbain. S’ils tombaient sur un cul-de-sac, ils étaient finis. Si d’autres contaminés se trouvaient sur leur route, ils étaient finis. Si l’un d’entre eux en venait malencontreusement à perdre pied et chuter… ils étaient finis. Mais la chance semblait avec eux. A mesure qu’ils tournaient, tournaient encore et encore, dépassant poubelles, cartons et détritus, les aboiements de leurs ennemis s’atténuaient. Après plus de dix minutes d’une course effrénée et d’adrénaline à hautes doses, ils commencèrent à ralentir pour finalement s’arrêter à un croisement. Ils étaient essoufflés, et totalement perdus. Après un certain temps durant lequel ils se bornèrent à tenter de reprendre leur souffle, ce fut Elisabeth qui prit la parole.
« Je crois… qu’on les a semés ? risqua-t-elle tout en ayant connaissance de la stupidité de ses propos – en effet, si tel n’avait pas été le cas, ils seraient sans doute morts à l’heure qu’il était.
Raya leva les yeux vers elle, muette. Axel fut le premier à répondre. Il ne lâchait toujours pas la main de son amie.
- On dirait, ouais.
Il n’ajouta rien et se rendit enfin compte, en s’asseyant sur les marches qui bordaient la porte arrière d’un immeuble décrépit, qu’il continuait de traîner Raya derrière lui. Il la relâcha rapidement avant d’examiner avec attention son épaule. Ce n’était que maintenant que la douleur revenait.
- Je propose… qu’on s’arrête un peu pour réfléchir, articula Tsuhiko entre deux inspirations bruyantes. J’ai l’impression que je vais vomir mes tripes. - Merci pour l’image, railla immédiatement Elisabeth. Je commence à en avoir sérieusement marre de toute cette hémoglobine.
Elle se retourna vers Axel.
- Ax’, ton épaule ? - Je survivrais, lui répondit-il en quittant des yeux le bandage tâché de sang. C’est pas comme si je m’étais pris une balle. C’était qu’un bout de verre. - Il faudrait toujours qu’on désinfecte ça, continua-t-elle. - Je pense qu’on a d’autres soucis en tête pour le moment.
Il jeta un coup d’œil circulaire autour de lui. Ils avaient quatre chemins qui s’offraient à eux – ou plutôt trois, étant donné qu’ils ne comptaient pas repartir par là d’où ils étaient venus.
- On est où, là ? demanda-t-il.
Tsuhiko secoua la tête.
- J’ai perdu le fil. Aucune idée. On a couru beaucoup trop longtemps, j’ai cru que ça ne finirait jamais.
Il baissa les yeux avant de venir s’assoir à ses côtés. Elisabeth ne tarda pas à les rejoindre. Ils étaient à présent totalement silencieux. Résignés.
- On est aux environs de l’Avenue Dorée, intervint soudainement Raya.
Tous la dévisagèrent avec curiosité. C’était à croire qu’elle attendait toujours le moment le plus dramatique pour prendre la parole et faire germer en eux une lueur d’espoir.
- J’ai remarqué quand on est passés devant, en arrivant, que les immeubles qui la bordaient étaient de ce genre-là, reprit-elle en désignant le bâtiment qui les dominait d’un signe de tête. Il n’y en avait pas ailleurs. Ils ressemblent à ceux qu’on trouve dans les vieux quartiers des villes de la surface. Ca contraste avec le reste.
Et comme ils ne parlaient toujours pas, elle ajouta, comme pour se justifier :
- C’est pour ça que je l’ai retenu. C’est différent. Pas comme d’habitude.
Elle bredouilla quelques paroles incompréhensibles avant de se renfrogner et d’aller s’assoir avec eux d’un pas mécanique, la tête baissée. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes durant lesquelles ils ne prononcèrent pas un mot qu’Axel hocha lentement la tête. Il reprenait les choses en main.
- L’Avenue Dorée, tu dis ?
Elle ne lui répondit pas. Il n’en avait pas besoin.
- C’est à environ un quart d’heure de marche de la Grande Avenue. Si on y va en étant prudents… on peut longer la route en rasant les immeubles, ou même faire des détours pour éviter les zombies… en trente-cinq minutes maxi, on peut atteindre le Grand Ascenseur.
Elisabeth soupira. Elle aurait voulu protester, lui dire qu’elle avait eu son lot d’action pour la journée. Mais malheureusement, elle ne pouvait s’accorder ce genre de luxe. Elle le savait, ils l’avaient répété : plus ils attendraient, et plus les monstres seraient nombreux. Ils n’avaient plus qu’à se remettre en route le plus vite possible, en priant pour que le voyage se fasse sans encombre. Tout en ayant conscience que ce n’était sans doute là qu’une belle brochette d’illusions, elle respira profondément avant de s’arracher au granit froid sur lequel elle était assise. Debout devant eux, elle les toisa avec sérieux.
- Alors mettons-nous en route. On n’a pas de temps à perdre. Je veux quitter ce merdier aussi tôt que possible. - Moi aussi, acquiesça Tsuhiko en se levant à sa suite. - C’est parti… grommela Axel qui les imitait.
Raya se leva sans un mot.
- Ca va ? l’interrogea Elisabeth.
Elle ne répondit pas, se contentant de lui adresser un regard vague avant de s’engager dans la ruelle à leur droite.
- Eh, comment tu sais que c’est par là ?! lui lança Tsuhiko. - Je le sais, c’est tout, marmonna-t-elle en guise de réponse. »
Dernière édition par Shade le Dim 21 Juin 2009 - 12:42, édité 1 fois
Hax
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Sujet: Re: Black. [ Histoire complète ] Dim 21 Juin 2009 - 12:40
Leur progression se fit sans qu’aucune difficulté ne vienne se mettre en travers de leur chemin. C’était Raya qui, étrangement, avait pris la tête du groupe et menait leur petite procession en silence, s’y retrouvant parfaitement au milieu de tout cet enchevêtrement d’allées sinueuses, étriquées et oppressantes qui se succédaient les unes aux autres. Elle avançait avec conviction, tranquillité et ne montrait aucun signe de trouble. C’était comme si elle connaissait à la perfection le chemin qu’ils devaient emprunter. Comme si un sixième sens lui dictait à quel embranchement elle devait bifurquer, et vers où. Elle n’hésitait pas. Elle ne s’arrêtait jamais. Elle continuait d’avancer inlassablement, sans jamais ralentir, ni accélérer. Les trois autres, eux, étaient beaucoup plus tendus. Sur leurs gardes, les sens en alerte, ils prêtaient attention au moindre son, au moindre mouvement qui eut pu les interpeller. Le bruissement d’un linge étendu sur un balcon, le claquement sec d’un caillou que l’on a malencontreusement heurté. La tension était palpable, épaisse, lourde, étouffante. Et la fatigue ne faisait que l’accroître. Axel, lui, était fasciné. Il n’avait jamais vu leur amie faire preuve d’une telle détermination. Il se sentait petit et minable, à marcher crispé derrière elle, tandis qu’elle progressait avec un détachement qu’on ne lui connaissait que trop bien. A croire qu’il lui avait fallu un évènement du genre pour comprendre à quel point…
Raya se stoppa soudainement à l’angle d’un immeuble. Ils en firent de même, leur angoisse redoublant d’intensité. Quelques secondes se passèrent avant qu’elle ne se retourne vers eux.
« C’est là, dit-elle avec un certain détachement. - De quoi ? demanda Tsuhiko, la voix rauque. - L’Avenue Dorée est juste derrière, répondit-elle en agrémentant comme à son habitude ses paroles d’un vague signe de tête. - T’en es sûre ?
Elle acquiesça en silence. Elle s’était acquittée de sa tâche et pouvait à présent leur laisser reprendre la barre. Elle avait fini de les guider.
- Normalement, on doit être à cinq bonnes minutes du croisement avec la Grande Avenue.
Elle se tût immédiatement alors qu’un bruit semblable à celui d’une cannette roulant au sol retentissait non loin d’eux. Pendant une trentaine de secondes qui leur parût durer une éternité, tous demeurèrent figés, la respiration lente, prêts à agir. Mais rien ne vint. C’était visiblement une fausse alerte. Ou bien la chose était partie.
- Mhh... bien, risqua Axel en chuchotant. On y va, alors. - Eh, attends ! le retint Tsuhiko. Comment on fait, du coup ?
Axel se retourna vers lui.
- Déjà, on reste dans l’ombre au possible, on rase les murs. Quitte à y aller lentement, on traîne. Il faut voir dans quel état est l’Avenue. Si ils y sont, et en grand nombre, on fait un détour.
Tsuhiko le dévisagea avec un brin d’anxiété.
- Maintenant qu’on y est, je sens que mon courage est en train de se tailler en quatrième vitesse. Ca avait l’air beaucoup plus simple, tout à l’heure. - Sois un homme, Tsu’, intervint sèchement Elisabeth.
Il se tourna vers elle, les sourcils froncés.
- Hey, arrête de me dire ça !
Elle leva les yeux au ciel, un sourire en coin. Axel les coupa immédiatement.
- Vous vous charrierez plus tard. Dans l’Ascenseur, vous en aurez tout le loisir. En attendant, un peu de sérieux, s’il vous plaît.
Elisabeth se retint de lui annoncer que venant de lui, ce genre de remarque était plutôt ironique. Elle se renfrogna donc pour rejoindre rapidement Raya, bientôt imitée par les deux garçons.
- Je passe en premier, fit Axel en les dépassant. »
Ils ne protestèrent bien évidemment pas, et se rangèrent en file indienne derrière lui. Elisabeth passait en deuxième, suivie de Raya et finalement de Tsuhiko qui fermait la marche.
Comme ils avaient pu s’en douter, le chaos s’était installé dans les rues de Nausicaa. Et l’Avenue Dorée, l’une des principales artères de la cité sous-marine, n’avait pas été épargnée.
L’Avenue Dorée avait été l’une des premières rues à être construites lors de la création de Nausicaa. Offrant des habitations parmi les moins coûteuses du marché, elle avait été pendant longtemps considérée comme la principale rue de la ville, bien avant la construction de la Grande Avenue, plusieurs années plus tard. Elle devait principalement son nom aux nombreuses échoppes et vitrines scintillantes qui l’avaient bien vite jalonnée, suite à l’afflux quasi-immédiat de nouveaux arrivants ayant succombé au Rêve Marin et à toutes les belles promesses qu’il offrait. Bien vite, les bâtiments qui la bordaient s’étaient retrouvés complets, et suite à la demande croissante de logements dont elle avait fait les frais de nouveaux quartiers furent construits en sa périphérie, donnant finalement naissance à ce que les Nausicaens avaient coutume d’appeler « La Fourmilière ». Dans un premier temps considérée comme une zone attrayante, La Fourmilière et ses bâtisses entassées avaient fini par se trouver réduites, suite à l’expansion démesurée de la ville, à l’état de simple arrondissement surchargé et peu fréquentable. Un bidonville avec des briques, en quelque sorte. Ajoutée à cette déchéance, la finalisation de la Grande Avenue avait achevé d’ôter à l’Avenue Dorée tout son prestige, lui arrachant ses paillettes pour ne plus laisser à la vue du monde que les ruines salies d’un monde révolu et à présent destiné à sombrer dans l’oubli le plus total. C’était ici que vivaient les plus démunis, ceux dont la société moderne et sélective ne voulait pas. L’Avenue Dorée, c’était en quelque sorte la fourrière où l’on envoyait les clébards qui avaient perdu leur charme. L’abattoir où étaient dirigés les chevaux qui boitaient. La décharge où pourrissaient les voitures et objets divers qui avaient fait leur temps. Mais même si certains se plaignaient qu’elle soit directement reliée aux quartiers les plus populaires, elle avait persisté, et à l’image de ses actuels occupants, avait survécu tant bien que mal et perduré dans ce monde qui ne voulait pas – ou plus – d’elle.
Tout était désert, ou presque. Et comme si l’intelligence artificielle qui régulait l’apparence du Ciel Holographique de Nausicaa avait décidé de rajouter une dimension dramatique à la chose, de gros nuages gris semblaient s’amonceler au-dessus de leurs têtes. Il y avait des voitures démantelées un peu partout sur la route. Des pare-brises réduits en miettes, des pneus crevés, des carrosseries rayées et poussiéreuses. Les vitrines de nombreux magasins étaient brisées, laissant autour d’elles une multitude de débris de verre s’exposer à la vue des passants, agonisant longuement sur les dalles crasseuses de trottoirs qui n’avaient pas dû être nettoyés depuis bien longtemps – l’avaient-ils jamais été ? La chaussée, les murs étaient par endroit éclaboussés de sang. Un étrange bruit de succion à une dizaine de mètres d’eux attira leur attention. Un couple de contaminés s’affairait visiblement à se repaître des viscères d’un vieil homme fraîchement tué. Tsuhiko retint un haut-le-cœur. Ils observèrent discrètement les alentours. Par endroits, quelques zombies rôdaient en silence. Un petit groupe, plus loin, farfouillait parmi les débris d’une ancienne boutique de vêtements. Axel sentit sa gorge se nouer une nouvelle fois. Longer les murs allait s’avérer beaucoup plus dangereux qu’il ne l’avais envisagé auparavant. Peut-être qu’il y en avait d’autres à l’intérieur des magasins devant lesquels ils allaient passer. Il se retourna vers ses amis, qui guettaient le moindre de ses mouvements. Hocha lentement la tête. Ils étaient partis.
La petite troupe délaissa donc la sécurité prodiguée par l’étroitesse de leur ruelle pour s’aventurer à découvert. Rasant les immeubles, le pas lent et silencieux, la démarche voûtée, ils progressaient dans la discrétion la plus totale. La plupart du temps cachés par les carcasses de voitures qui rouillaient sur les côtés de la route, ils atteignirent bientôt la première échoppe dont la vitrine avait été brisée. Axel ralentit la marche, en scruta l’intérieur. Aucun bruit ne semblait en provenir. Il se risqua après hésitation à continuer d’avancer. La dépassa. Personne. Ses amis le rejoignirent. Les cinq minutes qui les séparaient de la Grande Avenue s’avérèrent bien plus longues que prévu. Leur avancée étant particulièrement lente et minutieuse, ils avaient parcouru les deux tiers du chemin en près d’un quart d’heure. Mais cette allure ralentie n’était pas des plus confortables. Ils avaient la nuque raide, leur dos les faisait souffrir. Leurs nerfs, mis à rude épreuve, menaçaient de lâcher à tout moment. A mesure que le temps passait, leurs mouvements étaient de plus en plus imprécis, brusques, incontrôlés. Et leur garde se baissait. C’est lorsqu’ils passèrent devant une vingt et unième boutique qu’un contaminé surgit de l’ombre pour se ruer droit sur eux.
Hax
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Et zou, la suite. Petit chapitre, oui, de la même longueur que le troisième d'ailleurs.
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Chapitre 11 : Droit vers les étoiles.
Un cri strident lui fit lever la tête. Assise à même le sol, adossée contre le mur d’une vieille baraque érodée par les âges, elle contempla silencieusement ses deux mains. Elles étaient horriblement sales, noircies par la crasse qui s’était accumulée au fil du temps dans la petite ruelle où elle s’était arrêtée. Elle regretta de ne pas avoir de quoi les nettoyer, même si la situation ne lui laissait pas réellement l’occasion de se débarbouiller. Elle soupira, et replongea soudainement son visage au creux de ses deux genoux, préalablement rabattus contre son torse. Sa gorge était serrée. Elle avait envie de pleurer : elle sentait ses yeux qui la brûlaient comme si quelqu’un s’était évertué à tenter de les lui arracher. Elle était par moments secouée par des sanglots, elle tremblait de tout son corps. Mais elle ne pleurait pas. Les larmes ne venaient pas. Elle ne prêta pas attention au gémissement qui lui parvenait, sur sa droite. Elle ne s’y intéressait plus, elle n’avait plus le cœur à s’intéresser à quoi que ce soit : dans son esprit, tout était clair. Elle allait mourir et elle le savait. Elle ne s’en faisait même plus. Elle s’était résignée à attendre la mort ; elle ne souhaitait pas se débattre et allonger ses souffrances. A présent, la seule chose qu’elle espérait, c’était que ça arrive vite. Peut-être qu’elle était lâche, à désirer ainsi une fin brève, sans souffrances. Ou plutôt égoïste : de quel droit, après tout, pouvait-elle oser espérer quelque chose dont beaucoup étaient privés. Elle ne le méritait pas plus qu’eux. Elle ne le méritait pas du tout. Mais elle le souhaitait ardemment. Un nouveau mouvement, sur sa droite. Des pleurs, des vrais. Et elle soupira, excédée, tandis que Cindy reprenait la parole. Sa voix tressaillait.
« Ro… Rose ?
Elle ferma les yeux, ne bougea pas. Pria intérieurement pour ne plus rien entendre. Cela pouvait paraître fou, mais elle aurait aimé être seule, à ce moment-là. Seule avec elle-même et cette peur qu’elle ne ressentait même plus.
- Rose ? Rose ?! - Quoi ?!!
Elle abandonna de nouveau sa position fœtale pour enfin regarder son amie. Cindy eut un mouvement de recul, les yeux écarquillés.
- Je… j’ai entendu quelque chose !
Rose la dévisagea, muette. Elle était pathétique. Elle ne comprenait donc pas.
- Cindy… ça fait au moins cinquante fois que tu me dis ça. Y a personne, je te dis. On est seules. - Mais… mais qu’est-ce qui te dit que c’est vrai ?! brailla-t-elle de sa voix suraiguë. Et pourquoi y aurait pas quelqu’un cette fois-ci ?
Rose ne put retenir une grimace tandis que ses tympans enduraient une fois de plus le choc causé par les piaillements de la jeune fille. Elle attendit quelques instants que le bourdonnement de ses oreilles cesse avant de reprendre la parole, sur un ton se voulant aussi calme que possible.
- Parce que sinon, on l’aurait déjà su. Et arrête de gueuler comme ça tu vas les attirer.
Cindy se renfrogna brusquement. Les yeux baissés, elle finit par bafouiller quelques excuses.
- Désolée… je… je voulais pas. - Ouais, c’est bon, c’est bon. Je sais. - Et… et on fait quoi, là ? T’as dit qu’on se reposait, mais ça fait vingt minutes qu’on est là à pas bouger. On… - On attend. - On attend quoi ?
Rose la fixa encore quelques secondes avant de reporter son regard grisâtre sur le mur qui lui faisait face.
- On attend. »
Elle n’attendit d'ailleurs pas que l’autre réponde pour laisser son esprit partir vagabonder dans des contrées bien lointaines de celle où elle pourrissait en ce moment. La tête dans les nuages, hein ? C’était peut-être ça. En tout cas, elle allait haut. Ces immeubles qui les entouraient étaient bien loin derrière elle à présent. Ce dôme transparent construit dans un matériau dont elle avait une fois de plus oublié le nom ne parvenait pas à entraver son ascension. La conscience de Rose avait à présent traversé des milliers de kilomètres de mer pour s’élever au-dessus des océans. Elle ne voyait plus les continents, déjà cachés par un tapis de nuages dont la blancheur, couplée au rayonnement d’un soleil particulièrement radieux, semblait illuminer le paysage. Les nuages avaient disparu. Tout s’assombrissait de nouveau, et elle avait maintenant l’étrange impression d’être revenue sous l’eau. Sauf qu’elle se sentait bien. Apaisée. Quelques petits points lumineux se distinguaient au-dessus de sa tête, grandissant. Une grosse boule argentée. La lune. La tête dans les nuages, hein ? Non. La tête dans les étoiles.
« Rose ?
La chute fut brutale. Elle se sentit soudainement perdre pied, constatant avec effroi que la gravité avait repris le dessus. Elle tomba, à une vitesse hallucinante. Elle ne revit même pas les nuages, elle n’en eut pas le temps. Elle se sentit étouffer lorsque son ciel d’azur prit la teinte bleue marine de l’eau de mer. Elle eut l’impression que ses os se brisaient alors qu’elle repassait au travers du bouclier protecteur de Nausicaa. Elle crut mourir tandis que les immeubles réapparaissaient soudainement autour d’elle. Le retour à la réalité. Et un amer sentiment de dégoût au fond de la gorge.
- QUOI ?!!
Elle tourna la tête sur la droite. Cindy n’y était pas. Stupéfaite, sentant une sueur froide envahir rapidement tout son corps, elle scruta brièvement les environs tandis que la voix de son amie lui parvenait de nouveau.
- Viens voir, vite !
Elle fit volte-face. Cindy s’était levée et lui était passée devant sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Elle était à présent plaquée contre un mur dans l’angle qui débouchait sur l’Avenue Dorée.
- Qu’est-ce que… - Vite !!! »
En un geste mécanique, Rose se leva et alla la rejoindre précipitamment. Elle se stoppa à ses côtés, plissant les yeux pour mieux voir au travers des débris qui jonchaient la grande rue. Et sentit son cœur faire un bond fulgurant dans sa poitrine alors qu’elle distinguait, au loin, un petit groupe d’adolescents qu’elle connaissait plus que bien, sans pour autant les avoir particulièrement fréquentés. Petit groupe d’adolescents qui n’était pas seul : en effet, il y avait quelqu’un d’autre avec eux. Quelqu’un qui ne semblait pas vraiment habité par les intentions les plus amicales du monde. Ce quelqu’un était d’ailleurs affalé sur l’un des membres du petit groupe. En se forçant, elle reconnut finalement la chevelure flamboyante de celui qui était à présent en très mauvaise posture. Son sang ne fit qu’un tour.
Axel se sentit, pour la deuxième fois ce jour-là et qui plus est en l’espace de quelques heures, percuté de plein fouet. Il heurta violemment le bitume mais ne roula pas une fois au sol : un poids lourd sur son thorax l’en empêchait. Reprenant ses esprits, il eut, comme son amie Raya un peu plus tôt cet après-midi là, le réflexe salvateur de porter ses deux mains à la gorge de son assaillant, en tenant ainsi la tête – et donc les mâchoires – aussi éloignée que possible de son propre corps. Lâchant un grognement de douleur tandis que l’homme – d’une assez bonne condition physique, plutôt grand et donc le cou était par ailleurs en grande partie déchiqueté – appuyait par saccades sa main droite sur la blessure qu’il s’était faite un peu plus tôt à l’épaule. Il tenta de rabattre ses jambes vers lui pour le repousser, mais s’en trouva incapable. Il crut entendre quelqu’un hurler son nom, mais préféra ne pas s’attarder sur ce genre de détails dans un moment pareil. Désespéré, il essaya vainement de se libérer de l’étreinte du contaminé. Il serra les dents alors que ce dernier lui portait un violent coup au visage, mais ne faiblit pas pour autant. C’est alors que son assaillant fut brutalement projeté sur le côté – et là encore, Axel ne put que faire le rapprochement avec les évènements qui s’étaient produits un peu plus tôt, alors que c’était Karl lui-même qui se jetait sur lui. Il remercia mentalement Tsuhiko, persuadé que c’était une fois de plus à son ami japonais qu’il devait la vie. Mais en voyant ce dernier piqué à deux mètres de lui sans bouger, il comprit qu’il s’était trompé. Il sursauta et se redressa avant de regarder sur le côté. Et manqua presque de s’étouffer en voyant l’étrange spectacle qui s’offrait alors à lui. Rose. C’était bel et bien Rose Strawberry – il reconnut, juste derrière elle, la silhouette aguicheuse de Cindy Rosbel – qui était là, en face de lui. Cette dernière s’acharnait sur le pauvre homme qui, étalé au sol, ne bougeait presque plus tandis qu’elle continuait de le frapper sans aucune pitié à coups de… barre en métal ? Axel cligna plusieurs fois des yeux, éberlué. Il fut pris d’une soudaine envie d’éclater de rire tant le tableau lui semblait comique. Et les nombreuses insultes que proférait la jeune fille ne firent que renforcer cet effet – elle était à vrai dire plutôt effrayante, dans un état semblable à celui de transe qui lui donnait presque l’air d’être elle-même atteinte du virus. Elle cessa finalement son geste lorsque la tête du Ant ne fut plus réduite qu’à l’état d’une bouillie informe, lui permettant enfin de reprendre son sérieux. Il n’eut pas le temps de lui demander ce que Diable elle faisait ici : il sentit qu’on l’aidait à se relever – et cette fois, c’était bien Tsuhiko qui lui venait en aide – et qu’on le tirait rapidement vers l’avant. Si Rose avait été efficace, elle n’avait pas vraiment fait dans la discrétion. Ceci ajouté au raffut causé par le contaminé lors de son assaut avait bien vite attiré l’attention des autres Ant. Une dizaine d’entre eux courraient déjà dans leur direction ; ils étaient de nouveau partis pour une longue cavalcade. Ainsi la petite troupe nouvellement élargie de deux membres partit donc à fond de train le long de l’Avenue Dorée. Rose lâcha immédiatement son arme pour éviter de perdre du temps à s’encombrer d’un objet trop lourd. Axel fut bientôt remis de son choc et put courir de lui-même ; il ne resta cependant pas longtemps seul car il attrapa une fois de plus la main de Raya pour l’entraîner avec lui. Les six lycéens galopèrent aussi vite que leurs jambes pouvaient le leur permettre, voyant le nombre de leurs poursuivants s’accroître à mesure qu’ils en croisaient des groupes isolés. Au bout de cinq minutes de cette course folle, ils étaient suivis par une trentaine de zombies enragés. Ils déboulèrent finalement dans la Grande Avenue, et, ne ralentissant jamais, s’y engouffrèrent ; laissant derrière eux l’Avenue Dorée et ses innombrables rêves brisés par la fausse promesse d’un avenir meilleur.
.oO Lady Diana Oo.
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Nombre de messages : 4569 Logiciel(s) de création : Photoshop 7.0 Matériel Photo : Sony Cyber-Shot 7.2 Date d'inscription : 14/11/2006
J'aime un peu moins qu'avant, et j'avoue décrocher légèrement par rapport à avant où je venais presque quotidiennement voir si tu avais posté la suite. C'est normal qu'il y ait un passage où ça court partout, ça se bat & co. mais je trouve que la première partie était plus subtile, plus originale. Néanmoins, je t'encourage toujours autant à continuer.
Hax
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Nombre de messages : 861 Logiciel(s) de création : Photoshop, Paint Tool Sai, E-anim Matériel Photo : Panasonic DMC-TZ5 Date d'inscription : 26/02/2006
Je vais voir ce que je peux faire pour arranger ça ^^ [ Je reconnais que ce passage où tout le monde court et se fait poursuivre m'inspire pas beaucoup. Normalement, ça va encore durer sur le prochain chapitre, et un peu s'atténuer par la suite. ]
Merci de ton honnêteté =)
Hax
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Nombre de messages : 861 Logiciel(s) de création : Photoshop, Paint Tool Sai, E-anim Matériel Photo : Panasonic DMC-TZ5 Date d'inscription : 26/02/2006
Mais je passe ma vie dans cette section en ce moment. Bref, on les aperçoit enfin <3
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Chapitre 12 : Somewhere beyond the sky.
Il leva les yeux lorsque la porte de la petite échoppe s’ouvrit. Surpris, il se saisit immédiatement du revolver qui trônait sur la table à sa droite – un 9 mm qu’il avait par bonheur choisi, plusieurs années auparavant, de toujours garder sur lui – et le pointa vers l’entrée. Il arrêta son geste en reconnaissant la nouvelle arrivante. Le teint blême, cette dernière le dévisagea avec un regard accusateur avant d’acquiescer d’un signe de tête pour finalement se diriger vers lui et s’adosser contre le mur à ses côtés. Un silence pesant s’abattit sur la petite pièce, tandis qu’on entendait au loin un hurlement strident se répercuter en écho sur les murs du centre commercial. Il reposa son arme à côté de lui, renonçant définitivement à remettre le cran de sureté – il commençait à en avoir plus que marre de jongler avec cette connerie. Tripotant machinalement la barbe de cinq jours qui recouvrait son menton, il finit par attraper le paquet de friandises chocolatées qui attendait sur ses genoux.
« Tu t’assois pas ?
Elle baissa la tête vers lui, les bras croisés. Visiblement, elle n’était pas satisfaite ; elle avait le regard des mauvais jours, ce regard qu’il avait avec le temps appris à connaître et à craindre. Elle était invivable lorsqu’elle était en colère. Mais là, c’était plus profond. Bien entendu, elle ne lui répondit pas. Il se frotta la nuque en baillant, avant de lui tendre le petit sachet.
- Et je suppose que tu ne manges pas non plus ? »
Cette fois-ci, elle ne daigna même pas le regarder et se détourna. Peu surpris, il se contenta d’attraper l’une des sucreries restantes avant de la gober sans même la mâcher. Son attention se porta sur le pack de bouteilles d’eau entamé à ses pieds. Inutile de lui poser la question, elle ne boirait sans doute pas. Choisissant de ne pas plus la déranger – de toute façon, dans ces moments-là, il était totalement inutile de tenter de la raisonner -, il ouvrit d’un coup de dent l’emballage d’une barre chocolatée avant de mordre dedans avec vigueur. C’était un fait, il ne pouvait le nier : il avait vraiment l’estomac dans les talons, et le dramatique de la situation n’empêchait en rien son système digestif de réclamer son dû. Il crut l’apercevoir tressaillir, mais cela ne dura qu’un instant. Pensant avoir rêvé, il reporta son attention sur la nourriture qu’il était en train de s’enfiler. Continuant de lui tourner le dos, elle plaqua sa main contre sa propre bouche, étouffant un sanglot. Refoulant les larmes qui affluaient en elle, elle inspira profondément. Reprendre son calme. Elle devait reprendre son calme.
« Shane ? »
Sa voix tremblait. Elle ferma les yeux, récupérant soudainement son sang-froid. C’était terminé. Il abandonna par terre le papier partiellement recouvert de chocolat fondu, se tournant de nouveau vers elle. Elle attendit encore quelques instants, veillant à ne pas faire le moindre faux pas. Oui. C’était bon.
« Il faut qu’on y aille. »
Il la dévisagea quelques secondes avant de hocher la tête d’un air grave. Il se leva, et, se saisissant de son arme, vérifia le contenu de son chargeur. Il ne lui restait plus que trois balles.
« A GAUCHE ! »
Le groupe d’adolescents bifurqua brusquement alors que le chemin parfaitement dallé qui menait au Grand Ascenseur rejoignait la Grande Avenue. La voix éraillée, Tsuhiko retint un grognement de douleur tandis que sa gorge menaçait de se désintégrer. Un arrière-goût de sang au fond de la bouche, il déglutit tant bien que mal et s’engouffra à la suite de Rose et de Cindy sur ce qui devait normalement être la dernière ligne droite de leur interminable parcours, manquant par la même occasion de s’étaler par terre en trébuchant contre un objet inconnu qui gisait au sol – il pria intérieurement pour que cette petite voix intérieure qui lui disait que ce même obstacle était en fait un reste de tête calcinée se trompe et se taise. Quelques mètres derrière lui, Elisabeth, qui se trouvait à présent au niveau d’Axel et de Raya, se risqua à jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Derrière eux, la route était redevenue déserte. Ils les avaient semés. Mais par précaution, elle préféra ne rien dire qui puisse les faire ralentir : quitte à cracher ses poumons, autant que ce soit jusqu’au bout si cela pouvait les protéger. Si la route menant à l’Ascenseur leur avait fait l’effet d’une longue marche interminable lors de leur arrivée à Nausicaa, les hautes portes de verre de ce dernier ne tardèrent pas à poindre devant eux. Et par chance, aucun contaminé ne semblait prêt à venir leur mettre des bâtons dans les roues : il n’y avait pas âme qui vive, et l’endroit leur semblait tout à coup particulièrement lugubre, tout en conversant cet éclat indéfinissable qui illuminait ces choses dont on savait qu’elles étaient sans doute l’incarnation même de la dernière chance. La joie, à ce moment-là, aurait dû l’envahir. Le soulagement, l’euphorie de l’espoir retrouvé, la perspective d’une vie, après ça. Ils y étaient arrivés, bon sang ! Ils l’avaient atteint, ce maudit Ascenseur ! Ils allaient regagner la surface, oublier définitivement Nausicaa et toutes ses horreurs ! Et pourtant… et pourtant quoi ? Pourquoi donc ne parvenait-elle pas à sourire, pourquoi n’était-elle pas soulagée ? Et surtout, pourquoi, ô grand pourquoi, sentait-elle peu à peu cette chose monter en elle, une sensation abominable qui lui donnait l’impression de se briser comme si elle n’avait été qu’une bouteille de bière balancée à bout de bras contre un mur par le premier poivrot venu ? Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait même plus courir ? Mais que Diable, pourquoi, à cette vue, en venait-elle à savoir à l’avance ce qu’elle et ses amis avaient refusé d’envisager durant tout le trajet ?
Ils ralentirent peu à peu à l’approche des premières barrières de sécurité, essoufflés. Les jambes flageolantes, les visages écarlates, tous finirent par se stopper net devant la première d’entre elles. Ils durent attendre d’avoir repris leur souffle pour qu’Axel prenne la parole en premier.
« Bien, finit-il par lâcher entre deux profondes inspirations. On y est… on les a eus… - Ils nous ont perdu depuis la moitié de la Grande Avenue, intervint Cindy. - Oui, j’ai vu… c’est étrange, je m’attendais à ce qu’ils y soient beaucoup plus nombreux. - Ils ont dû être attirés ailleurs… marmonna Tsuhiko. - Peut-être que les gens ont pensé qu’il valait mieux ne pas s’approcher des grandes artères pour éviter, justement, les zombies, proposa Rose. Et du coup, en trouvant personne, les contaminés sont allés chercher ailleurs.
Axel la dévisagea un moment, interloqué. Cela pouvait paraître idiot, mais il n’avait jamais imaginé que cette pimbêche soit capable d’aligner plus de trois mots en ajoutant un minimum de cohérence dans sa phrase. Sur ce coup-là, il était remarquablement surpris. Et ce n’était pas désagréable.
- C’est possible… finit-il par répondre. - Dans des films, les zombies ont tendance à sentir la présence des humains, ajouta Tsuhiko. - Mais on est pas dans un film ! s’écria soudainement Cindy. On est dans la ré-a-li-té !
Ce fut cette fois-ci le jeune japonais qui la fixa, sauf que dans le cas présent, ce n’était pas de la surprise mais plus une sorte de résignation un brin dégoûtée qui habitait son regard.
- On avait compris, tu sais.
Et si c’est pour dire des conneries pareilles, ferme-la, se retint-il d’ajouter.
- Bon, reprit Axel. On se bouge, allez.
Il se retourna vers l’Ascenseur et le contempla un instant. Et voilà qu’un nouveau problème se posait. Comment faisaient-ils, maintenant ?
- Et on fait quoi ?
Il se mordit violemment la lèvre inférieure tandis qu’une envie incontrôlable d’arracher la tête de Cindy Rosbell s’emparait de lui. Tentant d’ignorer la vérité pure qui se dégageait ainsi des propos de la jeune dépravée, il leur fit un signe de tête leur indiquant de le suivre.
- Déjà, on va voir, dit-il. »
A l’image d’un gentil petit troupeau bien ordonné, les cinq lycéens suivirent docilement leur chef auto-désigné. Ils franchirent sans un bruit – ou presque, l’absence de danger visible ayant apparemment totalement délié la langue de Cindy Jolie – les différentes barricades – de simples barrières en bois amovibles comme on en trouvait à l’entrée des parkings – jusqu’à atteindre les portes du Grand Ascenseur. Portes qui, bien entendu, ne s’ouvrirent pas lorsqu’ils se présentèrent devant elles. A croire qu’en temps de crise, même les employés bas de gamme – à savoir le matériel - devenaient capricieux. Il y avait alors deux possibilités envisageables. L’une ne rendait pas la situation désespérée. On ne pouvait pas en dire autant de la deuxième.
« Ca s’ouvre pas, constata brillamment Tsuhiko. - On a remarqué, Tsu’, souffla Elisabeth. - Soit y a plus de courant… soit le détecteur de mouvements qui en contrôle l’activation est mort…, commença Axel. - Tu crois vraiment qu’il pourrait, comme par hasard, avoir lâché aujourd’hui ? l’interrogea son ami. - Je crois qu’au vu des évènements actuels, plus rien ne peut m’étonner, répliqua-t-il. »
Perplexe, il s’approcha des deux grandes portes coulissantes et tenta vainement de les faire bouger : rien à faire, ces dernières étaient bien trop lourdes pour lui, et il se doutait bien que lors de leur construction, on avait veillé à les faire assez résistantes pour éviter les petits désagréments dont elles pouvaient hypothétiquement faire les frais. S’appuyant contre ces dernières, il scruta les environs. Non, il refusait de s’arrêter ainsi, en si bon chemin. Ils ne pouvaient lâcher prise maintenant. Hormis ses compagnons d’infortune, la place était déserte – ce qui était à la fois rassurant et terriblement angoissant, car il ne pouvait s’empêcher de rester à l’affut du moindre mouvement, du moindre frôlement. Il craignait de voir à tout moment débarquer vers eux une horde de sauvages enragés, l’écume aux lèvres, les yeux exorbités, la peau aussi décomposée que s’ils avaient soudainement eu à subir une épidémie de lèpre foudroyante. Il devait se presser. Si, en effet, les zombies pouvaient repérer, même approximativement, la position des humains, ils ne pouvaient se permettre de s’éterniser ici. Soit ils quittaient la ville grâce à l’ascenseur… soit ils dégageaient d’ici et cherchaient un autre moyen – il devait bien y en avoir un, bon sang, ils ne pouvaient être ainsi condamnés à finir en charpie sans qu’aucune chance de survie ne leur soit accordée. Les paupières closes, il tenta de faire le vide dans son esprit. C’était hélas plus facile à dire qu’à faire, et le simple tambourinement de son cœur contre sa poitrine lui donnait l’impression qu’un joyeux orchestre avait décidé d’improviser un petit concert au fin fond de son crâne. Bien. Si le détecteur était HS, ils ne pouvaient rien faire. En revanche, si c’était juste un problème de courant…
Il rouvrit les yeux, cherchant autour de lui d’où pouvait provenir l’alimentation en énergie. C’est alors qu’il constata que quelqu’un manquait à l’appel. Survolant ses amis du regard, il ne vit pas Raya. Ses trippes se serrèrent atrocement. A une dizaine de mètres d’eux, il y eut un cliquetis. Un bruit soudain d’engrenage, le ronflement d’une machine qui se mettait en marche. Les lumières de l’Ascenseur s’allumèrent brusquement, et il manqua de tomber en arrière lorsque les portes s’ouvrirent sans un bruit. Sous le regard effaré des autres adolescents, il se rattrapa comme il le pouvait, haletant. Balayant une fois de plus les alentours du regard, il aperçut finalement une silhouette sombre à l’intérieur d’une petite cabine, située non loin d’eux. Plissant les yeux, il ne parvint à mieux y voir, un reflet sur la vite l’empêchant de distinguer plus en détails les traits de celui qui se trouvait à l’intérieur – et qui venait visiblement de leur sauver la vie. L’ombre s’immobilisa, attendit quelques instants. Et, finalement, sortit à la lumière du jour… ou tout du moins à la lueur du soleil artificiel – à présent caché par des nuages tout aussi synthétiques - de Nausicaa. Il se sentit à la fois tétanisé et profondément rassuré en reconnaissant la jeune fille aux longs cheveux noirs revenir vers eux, un sourire satisfait sur le visage.
« Suffisait juste de mettre en marche, dit-elle en se postant à côté d’Elisabeth. C’est la cabine qui contrôle l’accès, ajouta-t-elle en leur désignant le caisson d’un signe de tête. - Je… wahou, bafouilla-t-il. - C’EST GENIAL JE T’AIME MON PETIT RAT ! s’exclama Tsuhiko en lui sautant au cou dans un énième élan d’affection. - Beugle pas, Tsu’, grogna Elisabeth tandis que Raya oscillait dangereusement sous le poids de leur ami. - Je ne veux pas vous gâcher votre moment, mais nous pourrions peut-être y aller, avança Rose d’une petite voix.
Ils se retournèrent vers elle. Un peu à l’écart, elle les fixait d’un air morne, Cindy à sa droite. Axel hocha la tête.
- Allez, on se bouge. On est là depuis trop longtemps. Ramenez-vous.
Il se dirigea d’un pas décidé vers l’intérieur de la vaste cabine d’ascenseur – cette dernière, conçue pour pouvoir acheminer plusieurs poids lourds en même temps, semblait véritablement immense maintenant qu’elle était vide. Tsuhiko lui emboîta le pas après avoir une dernière fois serré Raya contre lui. Les quatre filles suivirent.
Dernière édition par Shade le Jeu 16 Juil 2009 - 21:54, édité 2 fois
Hax
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Le Grand Ascenseur pouvait en réalité être considéré comme un gigantesque tube cylindrique d’environ vingt mètres de diamètre plongeant droit vers les profondeurs de la mer – ou, selon leur point de vue actuel, remontant droit vers les cieux. Maintenu par une armature constituée d’une succession de cercles de métal inoxydable, il était lui-même fabriqué dans un matériau totalement inédit – le même que celui qui avait servi à construire le dôme géant recouvrant Nausicaa -, à la fois transparent et incassable. Le dispositif permettait ainsi aux voyageurs d’admirer le paysage marin qui leur était offert tout en jouissant d’une sécurité maximale : on couplait l’utile à l’agréable, et tout le monde était content.
- Euh… Axel ?
L’interrogé se retourna vers Cindy, qui le regardait en triturant machinalement un pan de son t-shirt déjà bien froissé.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
Elle baissa les yeux, se pinçant les lèvres. Commençant à s’impatienter, il reprit la parole.
- Quoi ? - Je… tu ne penses pas que c’est la cabine où était Raya qui permet de faire monter l’Ascenseur ?
Elle lui désigna du doigt le petit caisson. Sceptique, il se gratta la tête. A croire qu’elle n’était pas si conne que ça, en fin de compte, même si ce n’était pas vraiment là l’illumination du siècle. Il y avait quand même des progrès.
- Peut-être, oui. - Alors il faut que quelqu’un s’y mette pour faire monter les autres ?
Son ton était suppliant. Les sourcils froncés, il serra instinctivement les dents.
- Ouais, mais si quelqu’un se met dans le caisson, je suis pas sûr qu’il puisse revenir à temps dans l’Ascenseur pour monter lui aussi.
Eh merde. Cette greluche venait habilement de dénicher le foutu grain de sable qui menaçait de bloquer l’engrenage à n’importe quel moment.
- Alors… ? On fait quoi ? reprit-elle. - Déjà, on regarde si y a pas un dispositif d’urgence ici. Si c’est pas le cas… on verra bien avec le caisson. - D’accord, fit-elle en hochant vigoureusement la tête.
Elle se détourna finalement de lui pour aller retrouver Rose qui se tenait un peu plus loin. Ce fut au tour de Tsuhiko de l’interpeller.
- Hey, Ax’ !
Il se tourna vers son compère, qui n’attendit pas sa réponse pour reprendre la parole.
- Je crois que j’ai trouvé ce qu’on cherchait, ramène-toi !
Bien vite imité par les autres, le pseudo-rouquin rejoignit son ami, le regard rempli d’un espoir non dissimulé. Une fois que la bande se fut réunie autour de lui, il leur montra une sorte de boîtier fixé à un panneau émergeant du sol de l’espace réservé aux passagers. Ce dernier était tout simplement surmonté de deux boutons : un vert et un rouge. Cela semblait tellement facile… il se demanda intérieurement si ce n’était pas là un simple tour de la Providence qui souhaitait les titiller un peu.
- Tu penses que c’est ça ? interrogea Elisabeth. - Je ne vois que ça. Je suppose que le vert fait monter ou descendre et que le rouge stoppe la machine. Tsu’, tu es un génie, conclut-il. - Moi aussi je t’aime, mais nous discuterons de ça un peu plus tard mon chéri si tu veux bien. Pour l’instant, nous avons mieux à faire ! Il me tarde de revoir le soleil… ou même les nuages ! En avant marche, mes frères !
Et, sans concertation, sans même attendre qu’ils n’aient dit quoi que ce soit, Tsuhiko aplatit sa main droite sur le bouton vert qui les mènerait vers la surface. Il y eut un soubresaut, un nouveau cliquetis, le bruit d’un mécanisme qui s’actionne. Le cœur battant à tout rompre, les six compagnons attendirent, haletants. Un toussotement, l’Ascenseur sembla hoqueter. Les machines s’affolèrent, la plateforme s’éleva de quelques centimètres. Un tremblement. Et puis tout s’arrêta. Ils demeurèrent figés plusieurs secondes, se dévisageant les uns les autres. Tsuhiko appuya une nouvelle fois sur le bouton : cette fois-ci, il n’y eut aucune réaction. Il s’énerva, commençant à marteler le boîtier du poing. Rien, absolument rien ne se passa.
- RAAAAAH PUTAIN C’EST PAS VRAI ! MARCHE ! MARCHE !! - C’est foutu… souffla Axel, résigné. - NON C’EST PAS FOUTU. CA VA MARCHER TU VAS VOIR ! ALLEZ !
Il écrasa violemment son poing sur le mécanisme.
- Non… c’est vraiment foutu… - Alors… alors on va faire quoi ? demanda Cindy en grelotant. - Je… j’en sais rien.
Totalement défait, Axel s’éloigna brusquement de la troupe pour aller se poster à l’autre bout de la cabine. Abattu, il se laissa glisser jusqu’au sol, le dos appuyé contre l’une des parois de l’Ascenseur. Se prenant la tête entre les mains, il enfonça ses doigts dans ses nombreuses mèches rougeoyantes. Les mâchoires de plus en plus crispées, il ignora la complainte de ses molaires qui lui hurlaient de se calmer. Il se sentait bouillir d’une rage folle. Et pourtant, il n’était plus qu’une loque brisée, soumise, prêt à accepter la dure réalité qui venait de s’abattre sur lui : oui. C’était bel et bien foutu.
- Mais… mais attends ! lui cria Rose. On peut encore trouver un moyen !
Il ne lui fournit pour toute réponse qu’un vague grognement.
- Tout n’est pas encore perdu, ajouta Elisabeth. Rose a raison – et cela lui en coûtait de l’admettre -, on va trouver quelque chose. Il y a toujours un moyen. - C’est vrai, se risqua Tsuhiko. C’est pas le moment d’aban… - Ca sert à rien, c’est bon ! lâcha-t-il brutalement. C’est FOUTU, je vous dis. On s’est tapés tout le chemin jusqu’ici, on a évité ces CONNARDS, et voilà, voilà notre récompense ! C’est la preuve ! C’est un signe ! - Et depuis quand crois-tu aux signes ? intervint Raya avec calme.
Etonné qu’elle ait pris la parole, il la fixa sans un mot. Une lueur furieuse semblait illuminer le vert de ses yeux, et il finit par secouer la tête avant de détourner le regard, n’osant pas l’affronter directement.
- Ca sert à rien, grommela-t-il. Foutu.
Raya ne bougea pas. Elle continua de le toiser, attendant qu’il réagisse. Mais il semblait fermement décidé à rester prostré dans son coin et à attendre de se faire bouffer. Frustrée, elle reprit la parole.
- Bien. Puisque tu es visiblement un incapable lâche et égocentrique…
Elle fit volte-face pour se diriger vers la sortie d’un pas ferme et décidé. Il releva finalement la tête vers elle et se figea en la voyant quitter l’intérieur de l’Ascenseur pour se diriger droit vers le caisson de commandes où elle avait déjà été plus tôt.
- HEY ! hurla-t-il à son attention. Elle n’y prêta pas attention. - Raya ! s’exclama Elisabeth, toujours aux côtés des autres. - RAYA ! reprit Axel.
Elle pénétra à l’intérieur de l’habitacle. - RAYA ! hurla-t-il en se relevant. HEY, MAIS TU FOUS QUOI ?!
Elle se décida enfin à le regarder. Et, sortant la tête par la porte de la cabine qu’elle avait laissée ouverte derrière elle, lui répondit sans ciller.
- Je prends les initiatives. »
Il n’eut pas le temps de faire un pas. Le regard de la jeune fille parcourut rapidement le tableau des commandes qui s’offrait à elle. Heureusement pour elle, ce n’était pas très compliqué : les fabricants avaient même pris la peine d’inscrire des indications sur les boutons disponibles. Elle vit rapidement ceux qu’elle cherchait : situés dans le coin supérieur droit, deux gros interrupteurs noirs étaient surmontés des mots « Up » et « Down ». Elle ne jeta même pas un coup d’oeil à ses amis et, d’un geste assuré, enclencha celui du haut.
Mira
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Nombre de messages : 2587 Logiciel(s) de création : photofiltre Matériel Photo : Aucun Date d'inscription : 15/06/2006
*O* Je crois que j'ai raté quelque chose, vu que j'ignore royalement comment Rose et sa copine se sont retrouvées là - et pourtant, j'ai tout lu... Je crois xD - mais bref, c'est pas grave. *pas très attentive...* Ca a perdu un peu de l'ironie des premiers messages, je trouve, mais tu te débrouille vachement bien. *continue d'aimer*
(Tu es, d'ailleurs, quelqu'un de particulièrement sadique. S'arrêter maintenant... T_T Je veux savoir ce qu'elle va devenir, Raya, moi.)
Hax
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x3 Disons que je ne peux pas mettre de l'ironie partout, enfin, je pense pas. Je vais voir en fonction de ce qui va arriver, je vais tâcher d'entamer le chapitre 13 là. Pour Rose et Cindy... elles les ont rejoints dans le Chapitre 11 =)
Merci, en tout cas \o/
Mira
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Plus d'un mois sans nouvelles . Nous laisser à un moment si crucial, c'est cruel...
Hax
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Nombre de messages : 861 Logiciel(s) de création : Photoshop, Paint Tool Sai, E-anim Matériel Photo : Panasonic DMC-TZ5 Date d'inscription : 26/02/2006
Wouhou, merci H3L, et désolée pour le retard, j'ai fragmenté en plusieurs fois XD Bref, j'attendais d'avoir le nouveau chapitre pour répondre. Bon. Ca compensera pour la longueur du précédent... il fait dans les 15 pages Word . J'en ai chié pour le poster sur dA avec les balises et tout, je tente de le laisser tel quel en HTML en priant pour que ça passe et que je le refasse pas en BBC Code x3 En espérant que ça vous plaise. Y a des moments où je flippais toute seule en l'écrivant .__. Bonne chance, c'est long, ça vous rassasiera pour un moment \o/
=> C'est moi où Georgia est plus comme avant ? C'est quand même pas mes balises HTML qui foirent le truc ? * grogne *
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Chapitre 13 : Cry, cry, cry…
Cindy Rosbel avait toujours, il fallait bien le reconnaître, fait preuve d’un tempérament particulièrement égoïste. Issue d’un milieu relativement aisé, ayant passé sa petite enfance dans l’un des quartiers les plus côtés de Nice, elle avait dès ses quatre ans adopté un caractère profondément nombriliste et excessivement capricieux. Prenant inconsciemment sa mère – ex-journaliste reconvertie dans la mode et le mannequinat – pour modèle, elle avait appris très tôt que le meilleur moyen qu’avait une femme d’obtenir ce qu’elle voulait était d’apprendre à se faire désirer. A la maternelle déjà, elle avait eu le loisir d’exercer ses talents de jeune fille en puissance en réduisant à un état de semi-esclavage la totalité des garçons de sa section. En grandissant, elle avait commencé à emprunter en toute discrétion – ou non – les tubes de rouge à lèvre et autres mascara de sa mère pour s’emplâtrer la gueule et ainsi titiller la curiosité des petits gosses du cours préparatoire. A son entrée au collège, elle était capable de soutirer aux jeunes adolescents pré-pubères en mal de sexualité à peu près n’importe quoi en usant d’un simple battement de sourcils. En fin de troisième, Cindy était passée maître dans l’art de jouer avec la libido des jeunes mâles en rut sans pour autant en arriver à la phase critique de l’opération séduction. C’était ça, se faire désirer. Elle y arrivait à la perfection.
Cindy riait, gloussait, exhibait le blanc éclatant de ses jolies quenottes, réveillait les passions, Cindy illuminait, irradiait, détruisait, consolidait, Cindy était le monde et le monde était à Cindy. Ce que Cindy ne disait pas, en revanche, c’était qu’en fin de compte, elle avait mal, en dessous. Elle souffrait terriblement. Cindy jouait bien la comédie. Ca aussi, c’était une discipline dans laquelle elle excellait. Car Cindy était seule. Son père, éminent homme d’affaires, était en déplacement la plus grande majorité du temps. Sa mère, quant à elle, avait sans doute bien mieux à faire que de s’occuper d’une vulgaire gamine. Elle avait tenté, lorsque Cindy était encore une toute jeune enfant, d’en faire quelque chose. A six ans, Petite Cindy avait débuté les cours de danse. Cela s’était soldé par un échec cuisant, une entorse à la cheville et le reniement total de la fille par la mère. Incapable d’atteindre la perfection recherchée par sa génitrice, Cindy n’était plus devenue qu’une ombre, une tâche de crasse sur le rutilant tableau de la famille, un esprit fantôme errant sans but précis dans la vaste demeure qui lui servait de lieu de vie. Et Cindy, en adolescente insatisfaite, avait alors décidé de rejeter la faute sur les autres. Qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Et puis il y avait eu le déménagement. Du jour au lendemain, elle quitta tout. Elle perdit pied tandis que l’Empire qu’elle avait solidement bâti s’effondrait sous elle comme un simple château de cartes sous l’effet d’un coup de vent. Elle quitta Nice pour aller ailleurs. Perdit amis, larbins, liens, biens. Pour ne se retrouver qu’avec le vide intérieur causé par l’amour inexistant d’une mère absente. Une nouvelle ville, une nouvelle vie. C’est en nageant dans un océan d’inconnu qu’elle fit ses premiers pas au lycée. Dotée de capacités d’adaptation plutôt bonnes, elle se lia bientôt d’amitié – dans le sens où l’amitié eut pu lui être associée – avec quelques filles, dont une certaine Rose Strawberry. Tout semblait aller pour le mieux, elle prenait de nouvelles marques, acheminait pierres et coulées de ciment pour mener à bien la construction du nouveau Monde de Cindy. Et comme dans la vie, rien ne peut être parfait – elle en était le symbole même -, il y eut un obstacle. Les gens l’aimaient – oh, oui, ils aimaient tous Cindy ! Après tout, elle était l’incarnation de la superficialité sociale qui plaisait tant aux jeunes. Cependant, il y avait ça, là… ce petit groupe. Ces cinq ados qui ne lui succombaient pas. Des rebelles, des parasites, des nuisibles dont elle ne pouvait se débarrasser. Si tous les mecs étaient à ses pieds, ces trois là – eh bon Dieu, ce que le Chinois pouvait être bien roulé ! – étaient totalement indifférents à son charme cosmique. A l’inverse de toute la population féminine du lycée, les deux greluches qui les accompagnaient en permanence ne courbaient pas l’échine sur son passage. Pire même : elles n’hésitaient pas à remettre en cause sa suprématie s’il le fallait.
Cindy avait enragé. Elle avait ruminé, comploté, cherché à trouver la faille – il y avait toujours une faille ! – pour écarter la menace, pour que tout rentre dans l’ordre. Elle était allée lui parler, au Chinois – qui s’était en fait avéré être Japonais -, et avec même usé de toutes ses techniques de Veuve Noire impitoyable pour l’attirer dans sa toile brillante de paillettes. Et quelque chose d’abominable s’était produit : il l’avait… rembarrée. En toute beauté, ç’avait été splendide, et public qui plus est ; il lui avait ri au nez comme si elle n’avait été qu’une vulgaire… fille. Il l’avait humiliée. A partir de ce jour-là, elle s’était mise en tête qu’un jour, il serait à elle, et rien qu’à elle.
Oh, oui, Cindy était égoïste. Egocentrique, même. Et en cet instant, alors qu’elle se trouvait à des centaines de mètres sous le niveau de la mer, elle n’était pas le centre de l’attention. Non, cette fois-ci, c’était la petite brunette qui se la jouait héroïne de films pour gosses vers qui tous les regards étaient tournés. Cela aurait pu lui déplaire, certes, mais ce ne fut pas le cas : à ce moment-là, Cindy la Salope jubilait intérieurement tandis que miss Raya Rêveuse était sur le point de lui sauver la vie en sacrifiant la sienne. Elle n’en était pas émue, non, loin de là. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était que ce putain d’Ascenseur de merde se mette enfin en marche et la ramène à l’air libre. D’autant plus que la disparition de l’une de ses rivales n’était pas non plus à regretter… la tristesse que cette perte risquait d’engendrer chez le grand Tsuhiko pouvait d’ailleurs être un atout de taille dans sa quête pour les beaux yeux du japonais. Elle était diaboliquement machiavélique. C’était fantastique. Ou presque. Car même après que Raya, surprise par le non-effet flagrant de son geste, eut appuyé plusieurs fois sur le bouton visant normalement à faire décoller l’Ascenseur vers de nouveaux Cieux, il ne se passa rien. Absolument rien.
Stupéfaite, Raya essaya une dernière fois d’actionner le mécanisme. Il n’y eut pas même un roulement de moteur pour répondre à sa tentative : tout était visiblement hors d’état de marche. Il leur était impossible de prendre le Grand Ascenseur. Eh merde. Peut-être qu’après tout, c’était bel et bien foutu…
« T’es malade ou quoi ?!
Elle sursauta lorsqu’Axel vint se poster à côté d’elle, le regard dur.
- Ca ne marche pas, bafouilla-t-elle. - Et encore heureux ! Non mais tu voulais faire quoi, une opération kamikaze ?! Imagine, si l’Ascenseur était parti sans que tu puisses le rejoindre, tu aurais fait quoi, toi, toute seule en bas ? T’aurais demandé à un zombie de t’aider, peut-être ? - Il fallait bien que quelqu’un essaye… - Et évidemment, toi, tu y vas, comme ça, d’un coup, ça te prend, sans prévenir ? - Tu ne voulais rien entendre. - Mais je… - HEY, calmez-vous tous les deux, les coupa Elisabeth qui revenait dans leur direction. Fermez-la.
Les deux interpellés se turent pour lever la tête vers elle. Elle était suivie, avec un écart de quelques mètres, par Tsuhiko et les deux autres filles.
- On a un problème. Vous vous engueulerez plus tard. En plus, vous allez rameuter tout le quartier à hurler comme ça. - Je ne hurlais pas, fit remarquer Raya. - C’est pas le sujet, coupa Elisabeth en secouant la tête. Bon. L’Ascenseur est mort, ou en tout cas on peut pas le prendre. Préoccupez-vous plutôt de ça au lieu de vous chamailler comme un vieux couple en perdition. - Je crois qu’un symposium s’impose, grinça Tsuhiko tout en lançant quelques regards anxieux autour de lui.
Axel arqua un sourcil surpris. Il bredouilla quelques paroles incompréhensibles avant de baisser les yeux et de finir par contempler avec insistance le miracle visuel que lui offraient ses pieds. Il semblait totalement déphasé. C’était comme si le brillant – quoi que bref - meneur qu’il avait été pour eux le temps de toute cette histoire s’était brusquement éteint. La flamme n’était plus. Disparue. Et Elisabeth ne put que soupirer devant l’espèce d’épave humaine qu’il était devenu.
- Bien, reprit-elle. Symposiumons. - Euh, ça n’existe pas, Risa, remarqua Tsuhiko. - TA GUEULE. Je réfléchis.
Il écarquilla les yeux, stupéfait. Elle n’y prêta pas attention. Le seul problème était que sa réflexion ne menait à rien. Non, à vrai dire, elle était morte de peur, et ce même si elle le dissimulait à la perfection. Ce n’étaient pas des idées qui s’agitaient en désordre dans sa tête, se cognant les unes contre les autres en tentant désespérément de se départager les unes des autres pour déterminer laquelle était la meilleure. Non, loin de là. Son crâne était rongé par la terreur, et elle attendait vainement que tout cela passe, mortifiée. Elle ne réfléchissait pas. Elle se débattait en vain au milieu de l’amas visqueux que formait sa propre faiblesse. Elle se sentait pathétique.
- Suggestion ? hésita Rose.
Ils se tournèrent tous d’un même bloc vers elle, et elle eut un mouvement de recul à la vue de tous ces visages dont les traits, tirés par l’épuisement et le découragement, dépeignaient un tableau des plus rebutants. A ce moment-là, ils n’étaient pas si différents de ces zombies qu’ils tentaient par tous les moyens d’éviter. Non, ils semblaient prêts à se jeter sur elle pour la boulotter sans parcimonie. Mais elle ne se démonta pas.
- Ils n’ont pas pu construire Nausicaa en ne laissant qu’une seule issue. Ca aurait été totalement stupide.
Elle eut du mal à déglutir, mais finit par reprendre.
- Le Grand Ascenseur ne peut pas être le seul moyen de quitter la cité. Je sais qu’ils ont confiance en leur propre technologie… mais il y a des limites à tout. Il faut toujours prévoir quelque chose, au cas où.
Et elle avait raison. Il y avait toujours un plan B. Tous continuèrent de la dévisager sans un mot – elle se sentait de plus en plus réduite à l’état d’un bon steak bien saignant, même si en définitive très peu de choses la séparaient d’un tel statut -, réfléchissant aussi posément que possible à ce qu’elle venait de dire. Ce fut Tsuhiko qui brisa le silence.
- Hey, pas con. Pas con du tout même.
Elle esquissa un faible sourire avant de hocher lentement la tête. Une sensation de brûlure au niveau de sa nuque lui indiqua que la remontée qu’elle semblait être en passe de faire dans l’estime du jeune homme ne plaisait pas à tout le monde, et elle crut presque entendre le vrombissement émis par les mauvaises ondes qui émanaient alors de Cindy. Elle tenta tant bien que mal de l’ignorer. Mais le fait est que tous ces regards tournés vers elle la gênaient profondément.
- Mais comment peut-on la trouver, cette issue ? continua l’adolescent.
Ne sachant quoi répondre à cette question, elle préféra balayer les alentours d’un rapide coup d’œil. Mais bien entendu, la réponse ne semblait pas se trouver dans les parages.
- Mairie, souffla soudainement Raya.
Et Rose fut soulagée de voir qu’à présent, c’était sur cette dernière qu’étaient focalisées toutes les attentions.
- Il doit y avoir des plans à la Mairie, continua-t-elle. Ou dans un établissement du genre. Le maire doit bien avoir quelque chose comme ça, dans son bureau, ou même dans les archives. - On peut toujours essayer d’aller voir, suggéra Elisabeth qui reprenait peu à peu pied. - De toute façon, c’est la seule issue qui s’offre à nous, continua Tsuhiko. Tu es un génie, mon petit rat. - Tu as aussi le droit de m’appeler par mon prénom, Tsu’. - Je sais, mais…
Cri strident.
Hax
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- AH ! sécria soudainement Cindy en se retournant brusquement vers le chemin quils avaient emprunté pour venir. - Que quoi ?! - Il y a jai vu quelque chose bouger là-bas ! brailla-t-elle en pointant un doigt tremblant en direction des arbres qui bordaient la route. Jen suis sûre ! Y a quelque chose !!
Tsuhiko vint rapidement se poster à ses côtés, scrutant avec attention la zone quelle désignait. Tout semblait désespérément mort. Il ny avait pas âme qui vive, mais il se hissa sur la pointe des pieds, les yeux plissés, dans lespoir dy voir peut-être quelque chose quune position normale lui aurait dissimulée. Mais non. Il ny avait absolument rien.
- Que dalle tes vraiment sûre ?
Elle lui jeta un regard offusqué.
- Mais mais oui, puisque je te le dis ! Jai vu quelque chose, là, juste derrière cet arbre ! - Si cétait un zombie, il nous aurait déjà sauté dessus, remarqua-t-il dun air perplexe. - Mais jai vu quelque chose ! Je te le promets ! - Mmhhhh
Et mon cul, ouais. Et quest-ce qui me dit que cest pas encore pour toi un moyen dattirer lattention ?
- Mais, mais mais va voir si tu me crois pas ! Y A QUELQUE CHOSE LA-BAS JE LAI VU JE LE SAIS JE LAI VU JE LAI VU !!!
Et double-Mmhhh, même.
- Tu mas pris pour un con ou ?
Regard désemparé de la belle blonde qui, malgré les mille et une particules brillantes qui luisaient un peu partout sur son visage, prenait une couleur terne qui ne lui seyait pas très bien au niveau du teint.
- MAIS NON MAIS JE - Cindy ? intervint placidement Elisabeth.
Et comme un bon caniche bien entraîné, linterpelée se retourna vers la jeune fille en une fraction de seconde. Brave bête. Viens manger le susucre, viens Elisabeth soupira.
- Ta gueule.
Pour la deuxième fois en lespace de quelques instants, la jeune fille écarquilla les yeux.
- Hein, mais ? - Non, vraiment, continua Elisabeth sans se démonter. Ta gueule. - Mais Mais me parle pas comme ça vas-y ! - Là nest pas le problème. Ecoute là, tu vois, tu es avec nous. Quand tu es avec nous, tu suis nos règles. Sinon, tu peux très bien partir à laventure toute seule. On ne te retiendra pas. - Que - Je nai pas fini. Ton petit jeu passe déjà difficilement au lycée. Mais tu vois, cest comme ça, on sait quon peut rien y faire alors on laisse couler. Sauf que là, et il faut vraiment que tu songes à te le mettre dans la tête, on nest pas au lycée. On est - En Enfer, termina Tsuhiko avec un petit sourire satisfait qui prouvait quil était fier de son intervention. - Ce oui, si tu veux. Ainsi donc je te prie nous te prions de bien vouloir arrêter. Il y a des limites. Tu comprends ? - Mais je lai vu ! bafouilla lautre avant de se retourner vers son ultime moyen de défense. Hein, Rose ? Je lai vu !
Mais son amie semblait tout aussi dubitative que le petit groupe. Elle se contenta de secouer vaguement la tête de façon tellement implicite quon ne comprit même pas si cétait là un signe de négation ou de confirmation sans prononcer un mot. Pour la seconde fois de lHistoire, la Cindy Dynasty seffondra brusquement. Et personne ne se porta volontaire pour en ramasser les restes.
- Cindy, reprit Elisabeth. Là nest pas le problème. La seule chose quon te demande, cest de la fermer. Cest tout. Si tu te tais, on ne voit aucun inconvénient à te garder avec nous.
Dautant plus quon pourra toujours te laisser derrière nous pour ralentir les zombies si la situation devient particulièrement délicate, pensa-t-elle en son for intérieur.
- Que cest oh
Et il nen fallut pas plus pour que Cindy Rosbel sannonce vaincue. Damned. Elle était incapable de riposter. Et la vision de cette greluche abattue fit naître un brasier ardent au plus profond des tripes dElisabeth Leroy. Son moral venait soudainement de remonter en flèche. Ah, comme la vie était belle quand les cons devenaient muets. Elle prit une profonde inspiration.
- Bon, déclara-t-elle. Des objections ?
Silence dans lassemblée. Lavis était unanime.
- Eh bien, dans ce cas, on y va, sourit-elle. Je crois que le symposium est clos. On va à la Mairie, et on dégage dici. - Oui, souffla Raya. - Vous savez où elle se trouve, au moins, la Mairie ? interrogea Tsuhiko sans réelle conviction. - Elle nest pas très loin dici, lui répondit Raya. On a juste à repartir par où on est venus. Faudra quon traverse la Grande Avenue. Après, cest deux embranchements plus loin. - Ah, je vois, marmonna-t-il en se triturant le menton. - Je jespère que des contaminés nauront pas investi la place soupira Rose.
Raya secoua la tête.
- Cest à lintersection de deux rues mineures. Normalement, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes. - A moins que tous les zombies du coin aient décidé de se mettre au tourisme et sy soient rendus pour se procurer un plan, ironisa Elisabeth. Bon, assez discuté. Le temps presse, on sest bien trop éternisés ici. »
Tous approuvèrent ses paroles. Aux aguets mais déjà un peu plus détendus les miracles de lespérance -, ils se remirent en route. Ils avaient le sentiment de tenir le bon bout.
Il se cacha rapidement derrière le tronc dun arbre de bonne envergure lorsquIl comprit quelle lavait vu. Cela faisait déjà un bon moment quIl les observait. Ils ne sétaient aperçus de rien. Il les avait senti un peu plus tôt comment, Il naurait su le dire, mais pour être honnête Il naurait pas su dire grand-chose dans son état actuel et sétait coulé parmi les feuillus, quelques tics nerveux agitant son visage fébrile. Il était en colère. Et de surcroît, Il avait faim. Quand Il les avait enfin débusqués, là, en train de sengouffrer dans cette chose quIl pensait avoir connue par le passé, Il avait dabord pensé à débouler en grondant dans leur direction. Mais Il sétait soudainement ravisé. Les plus sentimentaux auraient pu penser quIl avait été soudainement pris dun accès dhumanité, voire même daltruisme, et quIl sétait senti inapte à les tuer, tout ça parce quIl avait peut-être pu les connaître, avant. Là encore, Il nétait sûr de rien et plus le temps passait, plus il perdait pied pour peu à peu sombrer dans la douleur noire qui le submergeait. Il leur en voulait. Il les enviait. Il enviait leur chair. Il enviait cette douce odeur quils dégageaient. Ils ne semblaient pas sen apercevoir. Mais Il le sentait parfaitement. Il était resté à les observer silencieusement, là, sous le couvert des maigres bois qui bordaient la Chose. La Chose ne semblait pas marcher. Cela le satisfaisait. Il savait pourtant quIl aurait dû aller les voir, pour leur faire comprendre quIl nétait vraiment pas content, et quIl les haïssait tout comme Il haïssait tout en ce monde lui-même y compris. Mais il y avait eu ce déclic. Il sétait abstenu. Il avait trouvé autre chose. Ca lui était tombé dessus. Il avait opté pour une autre solution avait-Il réfléchi ? Non, ce nétait sans doute que de lInstinct. LInstinct qui résultait des ordres que lui dictait cette chose qui lui faisait mal, dans sa tête, dans son corps. Il avait terriblement mal. Il souffrait le martyr, et Il leur en voulait pour ça. Sauf quIl ne ressentait rien. Il nétait plus quun tas de viande mouvant et peu aimable qui avait pris les autres en grippe. Il ne savait plus. Il se contentait de les fixer, inlassablement. Il attendit. Il attendit tandis que lautre parlait en le montrant mais Il était caché, Il ne pouvait être vu. Il attendit pendant que le garçon sétait un peu avancé et Il sentit ses boyaux se tordre tandis quIl se forçait à rester immobile, à ne pas se jeter sur lui, à ne pas lui faire payer. Il attendit alors que la fille disait quelque chose. Et Il attendit lorsquils repartirent, groupés. Il crut un moment que la première lavait vu, en jetant un dernier regard dans sa direction. Mais elle ne dit rien. Elle se contenta de suivre sans prononcer le moindre mot.
SIl avait été capable de sourire, Il aurait souri. Du plus beau des rictus quIl aurait été capable de décocher. Mais Il ne le put. Il attendit de ne plus les voir. Il sentait leur présence. Cétait à peine perceptible, mais Il pouvait vaguement les situer sans pour autant les avoir sous les yeux, en restant dans le domaine du raisonnable bien sûr. Cétait à peine perceptible, mais cela suffisait à ce quil les suive sans se faire repérer. Jugeant que le moment était venu, Il quitta sa cachette.
Lécume aux lèvres, Il commença la Traque.
Raya avait vu juste. Ils ne croisèrent que très peu de contaminés sur le chemin de la Mairie, leur rencontre la plus désagréable sétant située au niveau de la Grande Avenue, où de plus en plus de malades erraient dans les rues et durant leur absence, un nombre impressionnant de vitrines avait été fracassé. Ils réussirent à esquiver les zombies en traversant furtivement la route, sabritant derrière des voitures abandonnées. Ne pouvant se dissimuler au regard de tous le danger venait des de tous les côtés -, ils avaient tout de même fait une bonne partie du trajet en courant, poursuivis par quelques Ant déchaînés. Ils avaient fini par les semer en se dissimulant dans le renfoncement dune ruelle : technique stupide et ultra-simpliste mais pourtant incroyablement efficace. Au bout dun quart dheure, la troupe faisait face à limposant bâtiment qui régissait lensemble des services administratifs municipaux de la ville de Nausicaa. Lendroit avait fière allure, et le dramatique de la situation nallait en rien contre cette constatation. Dune architecture facilement qualifiable dancienne, ses murs étaient peints dun rouge bordeaux plutôt agréable à la vue, tandis que lencadrement de portes et fenêtres était, lui, teinté de blanc cassé. Lallée qui menait à lentrée était non pas bordée darbres mais de hautes colonnes romaines. Deux lions de pierre blanche en gardaient le passage. Ils retrouvèrent deux exemplaires des fauves de part et dautre des deux grandes portes à battants garnies de plexiglas qui permettaient daccéder au hall principal. Elles nétaient pas verrouillées. Ils étaient sur leurs gardes quand ils en franchirent le seuil. Ils ne se leurraient pas : ils trouveraient forcément quelquun à lintérieur. Et ils doutaient que ce quelquun soit en très bonne santé, ou tout du moins quelquun habité par des intentions que lon pouvait définir comme amicales. En tout cas, il ny avait personne dans la grande salle. Et seul le bruit de la répercussion de leurs pas sur le sol lustré venait briser le silence qui régnait à lintérieur. Ce nétait pas forcément rassurant. Et cest Tsuhiko qui se décida finalement à parler le premier, quitte à les faire repérer. Tant pis. Ils devraient bien communiquer entre eux à un moment où à un autre, de toute façon. A moins quils ne se la jouent mission commando en avançant recroquevillés et en communiquant par signes de la main et regards assassins. Chose qui ne lui aurait pas déplu en temps normal, mais qui, sur le coup, ne lattirait pas vraiment.
« On se croirait dans une Eglise, chuchota-t-il lorsquils savançaient à pas de loups en direction du bureau traditionnellement réservé à lhôtesse daccueil. - Une victime étripée et placardée sur le mur ferait pâlir de jalousie le Christ sur sa croix, grommela Elisabeth.
Tsuhiko ne put retenir un faible gloussement. Il aimait quand elle faisait de lhumour.
- Où est-ce quon va ? reprit-il en recouvrant son sérieux. - Je nen ai absolument aucune idée, répondit-elle. Raya ?
Il y eut quelques nouveaux instants de silence avant que lintéressée ne se décide à prendre la parole.
- Peut-être dans le bureau du maire, suggéra-t-elle. Je sais pas trop, en fait. - Bah va pour le bureau du maire alors, souffla Tsuhiko. Et cest par où ? - Aucune idée. Et je ne pense pas que lordinateur de laccueil pourra nous le dire, susurra-t-elle avec dépit. - Eh bien, dans ce cas, on en revient à la bonne vieille méthode. On cherche, conclut-il.
Et sans un mot de plus, il prit la direction des escaliers qui semblaient les attendre avec calme dans le coin du hall situé à quelques mètres sur la gauche du guichet daccueil. Ils le suivirent.
Hax
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L’atmosphère était pesante, lourde. Tendue. Avec ça, je passe mon bac sans problèmes, pensa-t-il. Ne lui restait plus qu’à retourner à l’air libre et à ses activités habituelles pour voir si la remarque était véridique ou non. Ils s’arrêtèrent tout d’abord au premier étage. A cet endroit, la cage d’escalier – beaucoup plus large que celle qu’ils avaient dévalé pour quitter leur hôtel, quelques heures plus tôt – leur offrait la possibilité d’accéder aux locaux en passant par deux grandes portes en bois de cèdre. Il se retourna vers ses acolytes – il s’était résigné à prendre la tête de la troupe étant donné qu’Axel n’était plus qu’une coquille vide et amorphe depuis sa petite dispute avec Raya – et guetta leur réaction. Ils attendaient. Il leur fit un petit signe de tête avant de se diriger en toute discrétion vers l’une des portes. Prit une profonde inspiration. L’entrebâilla légèrement. Une horrible odeur de pourriture le saisit brutalement à la gorge tandis que ses yeux ne pouvaient percer au travers des ténèbres opaques qui emplissaient les lieux. Il eut un mouvement de recul, sentant une brusque vague de terreur affluer en lui. Refoula un haut-le-cœur. Et la referma vivement lorsqu’il crut percevoir un bruissement à l’intérieur. C’est le teint blême qu’il fit volte-face en direction de ses amis, qui attendaient le pronostic avec angoisse. Il dut attendre quelques instants avant de pouvoir leur parler, aspirant avec précipitation l’air frais qui lui parvenait. Il remua la tête, tentant d’empêcher le peu qu’il lui restait de son déjeuner de se retrouver par terre – et, par conséquent, de venir ponctuer d’une touche de crade l’image peu ragoûtante qu’offrait déjà la scène. Enfin, il réussit à parler, bégayant à moitié.
- C’est… non, dégueulasse, lâcha-t-il d’un ton faible. Je crois qu’y a des zombies dedans ! - Tu… quoi ? bredouilla Rose, incrédule. - Ca pue le cadavre et le sang ! haleta-t-il. On y voit rien, mais franchement, je… je… faut pas qu’on reste ici. Je crois que j’ai entendu quelque chose bouger !
Il s’éloigna rapidement de la porte, comme s’il craignait qu’elle ne se transforme en monstre rien que pour l’avaler.
- Venez… on bouge ! »
Ils n’eurent pas l’occasion de protester. Tsuhiko entama directement l’ascension qui les mènerait jusqu’au deuxième étage. Préférant se montrer discrets, ils s’engagèrent à sa suite. Raya, qui fermait la marche aux côtés d’un Axel déconfit, jeta un rapide coup d’œil derrière elle. C’était désert.
« Vous entendez ça ? interrogea soudainement Tsuhiko qui s’arrêtait à mi-chemin dans les escaliers. Tous se figèrent à sa suite, tendant l’oreille avec attention. - C’est… de la musique ? hésita Elisabeth qui marchait derrière lui.
Elle avait raison. Là, au loin, ils entendaient un grésillement sourd qui ne laissait aucune place au doute : il y avait de la musique. Au second étage. Ils ne bougèrent pas pendant quelques secondes. C’était… glauke. Et tout bien réfléchi, ils préféraient sans doute l’étage du dessous où aucun bruit ne filtrait. S’ils n’en dirent pas un mot, chacun d’entre eux lutta avec ardeur contre le désir soudain de prendre ses jambes à son coup, quitte à se faire dépecer par une horde de contaminés les attendant à la sortie, pour ne plus jamais remettre les pieds dans cet endroit maudit. Et puis cela se tût. Soudainement, il n’y eut plus un bruit. Ce fut comme si la musique n’avait jamais existé, comme si tout n’avait en fait été que le pur produit de leur imagination : rien. Rien du tout.
- Ca s’est…
Rose n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Tout aussi brusquement que la musique s’était arrêtée, elle revint. Et la chanson sembla repartir du début. Elle en frissonna d’horreur.
- C’est reparti, bafouilla-t-elle. - Vous croyez qu’il y a quelqu’un là-haut ? se risqua Cindy avec inquiétude. - Je sais pas, répondit Tsuhiko dont l’air soucieux ne laissait aucune place à la plaisanterie. - Faudrait être con pour mettre de la musique dans un moment pareil… ça serait un zombie ? demanda à son tour Elisabeth dont le dos devenait douloureux à force de rester cambré dans la même position indéfiniment. - Bah… ça me paraît stupide mais… y a bien des films où ils utilisent des armes… dans les Romero, c’est comme si ils essayaient de refaire ce qu’ils faisaient quand ils étaient humains. - La situation est tellement insensée que plus rien ne peut m’étonner, constata Raya. - Dans ce cas, il vaut peut-être mieux qu’on s’en aille… le bâtiment n’a que deux étages. On pourra pas aller plus loin. Y avait encore un couloir en bas, au rez-de-chaussée. On peut aller voir par là. - Non, coupa Raya d’un ton sec qui le surprit. Le couloir mène aux toilettes et au débarras des femmes de ménages, y avait des panneaux à côté. C’est par là ou c’est rien. - C’est trop dangereux… - C’est ça où on attend dans cette ville de merde que la mort nous tombe dessus, ajouta Elisabeth. - Ca peut être un dispositif, continua Raya. Un CD qui tourne en boucle. - C’est toujours la même chanson… - Et alors, c’est un single dans ce cas. On peut être sûrs de rien.
Tsuhiko tressaillit.
- On va voir et regarder à l’intérieur comme t’as fait tout à l’heure. Si c’est comme au premier étage, on dégage, dit Elisabeth. - Et on fait quoi, après ? interrogea Rose qui suivait tant bien que mal la conversation. - Mieux vaut ne pas y penser pour le moment, lui répondit-elle. - Je… commença Tsuhiko avant de se forcer à déglutir. Je…
Il baissa les yeux. Visiblement, toute tentative de communication de sa part semblait à présent prédestinée à un échec. C’est au bout de quelques secondes qu’Elisabeth, perdant patience, s’avança d’un pas décidé vers la porte.
- Bon, j’ai compris. Laissez faire les vrais mecs.
Et elle vit en jetant un regard en coin à son ami que la provocation avait fait son effet. Elle n’eut pas le temps de faire un pas de plus qu’il la rattrapait pour se positionner devant elle.
- Tu fais chier, Risa. - Je sais, lui répondit-elle avec un sourire de satisfaction. »
Il se résigna à prendre les devants. Fixant quelques instants la poignée, il eut l’impression que ses jambes étaient prêtes à se dérober sous son poids. Il s’obligea à avaler sa salive une fois de plus, puis posa sa main sur le pommeau de fer blanc. Il inspira, expira. Dehors, la voix d’un homme entamait un deuxième couplet. Son poignet effectua une lente rotation de 90° degrés sur la droite. Et, pour parfaire le tableau, la porte sembla s’ouvrir d’elle-même, dans un grincement désagréable qui les fit frissonner. C’est à peine s’il eut besoin d’effectuer une légère pression dessus. Le plan voulait qu’il la maintienne légèrement entrebâillée pour regarder discrètement de l’autre côté. Il fut trop abasourdi pour la retenir.
Le grésillement s’amplifia brusquement. Les sons étouffés qui leur parvenaient jusque là devinrent immédiatement beaucoup plus nets, distincts. Intérieurement, Raya McNegan ne put que sourire. Cette musique qui était diffusée, aussi dérangeante fut-elle – ils n’étaient pas d’humeur à la rigolade -, était selon elle plutôt bien choisie. Contrairement à l’étage inférieur, les locaux face auxquels ils se trouvaient étaient parfaitement éclairés – ils étaient même extrêmement lumineux, et, si le contexte avait été tout autre, ils auraient pu en apprécier la beauté. C’était décoré avec goût, dans un style un peu ancien cependant – le style de la maison, en somme. Cela ne faisait que rajouter au charme de l’endroit. Charme auquel, dans le cas présent, ils n’étaient absolument pas réceptifs. L’air n’était pas lourd ni putride : il était au contraire parfaitement saint, et il n’y avait à première vue pas âme qui vive. Cette Mairie pouvait être en quelque sorte assimilée à la projection urbaine d’Enfer et de Paradis. En bas, c’était le chaos et l’effroi. En haut… ça aurait presque pu être bien. Si seulement… L’homme entama un nouveau refrain. Faisant preuve d’une extrême prudence, Tsuhiko s’avança. Le fait était que cette musique l’empêchait d’être parfaitement attentif aux signes qui pouvaient être captés par son cerveau. Il devrait cependant faire avec. Il n’y avait aucun moyen actuellement à sa portée de faire taire ce type. Derrière lui, les autres suivirent. Par mesure de sécurité et même s’il savait pertinemment que ce geste pouvait leur être tout aussi salvateur que fatal, il ferma la porte derrière eux. Ils étaient à présent à l’entrée d’une sorte d’antichambre. Pas de chaise pour s’assoir, de fauteuil pour se poser. Quelques meubles en acajou bordaient les murs. De l’autre côté, une issue. La porte était entrouverte. Le son provenait de là. La musique s’arrêta. Il y eut un chuintement, et après quelques premières notes de guitare, la voix de l’homme repartit.
Everybody knows where you go when the sun goes down ;
Axel avait toujours bien aimé Johnny Cash. Même en l’état actuel des choses, il reconnut parfaitement le chanteur. Cette prise de conscience des choses ne fut cependant qu’une constatation intérieure et totalement silencieuse. Il n’était plus qu’une loque humaine. Il se contenta donc de marcher derrière eux, les yeux rivés au sol, sans prononcer le moindre mot.
I think you only live to see the lights of town ;
Toujours aussi méfiant – il se sentait l’âme d’un Spiderman, ses sens de super araignée humaine en alerte maximale -, Tsuhiko s’approcha discrètement du passage. Le dos arqué, les bras étendus de part et d’autre de son buste comme s’il avait été un funambule sans perche qui risquait de chuter du haut du plus grand de tous les buildings s’il perdait son équilibre, il se glissa lentement contre le mur avant de passer sa tête dans l’entrebâillement de la porte, priant muettement pour qu’aucun monstre armé de tronçonneuse ou de hache ne soit posté dans l’autre pièce, prêt à le couper en deux. Plissant les yeux, il scruta longuement l’intérieur de la nouvelle salle.
I wasted my time when I would try, try, try ;
Tremblante, Elisabeth se coula aux côtés de son amie. Bientôt imitée par le reste de la troupe – seuls Axel et Raya restaient à l’écart, le premier se bornant à fixer ses chaussures de skateur amateur et la seconde lui jetant un regard anxieux, presque collée à lui -, elle attendit. Tsuhiko ne bougeait plus, et elle commençait à se dire que ce n’était peut-être pas normal.
When the lights have lost their glow, you're gonna cry, cry, cry.
C’était là… un bureau – et à cette pensée, le jeune Nippon sentit son cœur se mettre à battre la chamade. En son centre, un grand secrétaire en bois rouge, orné d’un écran d’ordinateur 19’ et parsemé de papiers soigneusement empilés en tas de tailles plus ou moins égales, disposés de façon symétrique et ordonnée. C’est Longius qui aurait été content. Derrière le pupitre, un grand fauteuil d’ébène rembourré de cuir – une belle pièce de collection qui devait bien coûter un certain prix, et qui d’apparence avait l’air diablement confortable. Devant, deux autres sièges d’une banalité morose. Ca, c’était pour les invités, pensa-t-il. La chambre était ici aussi joliment meublée, entourée d’étagères toutes plus anciennes les unes que les autres qui exhibaient fièrement une quantité monstrueuse de livres – ou, pour certains, de grimoires poussiéreux. Derrière le siège du propriétaire des lieux, une grande baie vitrée laissait passer la lumière. Et dans le fond du salon, là, cachée dans un coin, une petite porte semblait se fondre dans la cloison.
I lie awake at night and wait 'til you come in ;
Est-ce qu’ils étaient… tombés juste ? Avaient-ils eu la chance incroyable de déboucher comme ça, par hasard, en plein sur le bureau du maire ? Cela paraissait fou. Mais visiblement, c’était vrai. Et le mieux, c’est qu’il ne semblait y avoir personne. La pièce était calme, vide. Il n’y avait bien que la voix de l’homme pour venir salir la paix qui régnait sur les lieux…
You stay a little while and then you're gone again ;
Il sentit soudain une légère pression dans son dos. Surpris, il se redressa brusquement – sentant ses vertèbres émettre un craquement sinistre sous le coup de l’effort – et fit volte-face, les yeux à demi exorbités. Elisabeth sursauta. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais se retint au dernier moment d’émettre le moindre son.
Every question that I ask, I get a lie, lie, lie ;
Reprenant son calme, Tsuhiko secoua lentement la tête, lui indiquant qu’il n’y avait pour le moment pas de soucis à se faire. Il prit la parole.
« C’est bon… c’est vide, dit-il posément. - Personne ? chuchota-t-elle, les sourcils étrangement arqués. - Que dalle, répondit-il en un haussement d’épaules. - Et la musique ? - Je sais pas, j’ai pas bien vu, mais ça vient de là-dedans, c’est sûr. - Personne pour la relancer ? - Apparemment, non, souffla-t-il en se retournant. Je crois qu’on touche au but. - Ah ? - C’est un bureau, fit-il avant d’ouvrit un peu plus la porte et de pénétrer d’un pas décidé dans la pièce.
Leur caravane s’ébranla avant de se mettre en marche. Ils lui emboîtèrent le pas.
Dernière édition par Shade le Lun 31 Aoû 2009 - 21:42, édité 1 fois
Hax
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For every lie you tell, you're gonna cry, cry, cry ;
Ils entrèrent un à un dans la salle, jetant autour deux des regards surpris. Chacun sattarda dans un coin : Tsuhiko saventura près du bureau tandis que Rose et Elisabeth longeaient les bibliothèques en inspectant leurs différents étages. Rose, elle, regardait pensivement dehors, plantée devant la baie vitrée. Raya, qui attendait toujours Axel, se posta dans un coin à ses côtés, se contentant dun coup dil rapide sur la façon dont était aménagé lespace.
You're gonna cry, cry, cry and you'll cry alone,
- Eh, regardez, lança Rose en se dirigeant vers un petit meuble dans un coin. Je crois que jai trouvé
Sortant de leur observation, tous vinrent se placer à ses côtés, entourant consciencieusement lobjet. Posé dessus, se moquant bien de voir un tel public saffairer à le regarder, un vieux tourne-disque continuait tranquillement de pousser la sérénade.
When everyone's forgotten and you're left on your own ;
- Ce cest ça ? seffara Tsuhiko en détaillant la machine. - On dirait bien, oui, grommela Elisabeth. - Ce truc date de lâge de pierre ! - Il doit valoir cher il est en excellent état, remarqua Raya, les sourcils froncés. - Je comment ça se fait quil tourne depuis tout à lheure ? - Quelquun a dû le mettre en route avant que les choses ne dégénèrent, Tsu, répondit Elisabeth.
Tsuhiko lui jeta un regard sceptique. Cela paraissait logique, en effet. Mais selon lui, il fallait être un brin tordu pour sécouter en boucle une musique pareille. Ca avait quelque chose de flippant.
You're gonna cry, cry, cry...
- Mais - Cest à croire quil lont fait exprès, ricana amèrement Cindy, qui se décidait enfin à se joindre à la conversation. - On dirait, oui, acquiesça Raya.
Elle donna un discret coup de coude dans les côtes dAxel, à côté delle. Celui-ci ne réagit même pas. Elle soupira de désespoir.
Soon your sugar-daddies will all be gone ;
- Donc il ny avait personne pour relancer la chanson cest capable de faire ça, ce truc-là ? reprit Tsuhiko, toujours aussi choqué quun engin pareil puisse encore exister à un état autre que celui de poussière.
Rose hocha la tête en signe de négation.
- Mon père en a un vieux comme ça, à la maison. Je sais pas si cest comme ça pour tous mais en tout cas, nous, il se remet en marche tout seul.
Tsuhiko tourna la tête vers elle, horrifié. Cette fille prenait à présent des allures de véritable alien à ses yeux. Elle rougit tandis quil la fixait inlassablement.
You'll wake up some cold day and find you're alone ;
- Eh bien, il ny a plus quà léteindre maintenant, soupira Elisabeth en approchant sa main de lappareil pour le stopper. - Attends ! rugit soudainement Tsuhiko en sagrippant à son bras.
Elle se figea, surprise, et lui jeta un regard interloqué. Il resserra son étreinte, crispé.
You'll call to me but I'm gonna tell you: "Bye, bye, bye" ;
- Imagine que ça les alerte ! - Que - Je sais quil y en a au premier étage ! Enfin, non, je sais pas, mais cest très probable, et si y a cette chanson qui dure depuis tout à lheure, peut-être que si tout à coup ils lentendent plus, ils vont enfin merde, tu vois, quoi !
Elle le fixa, ne sachant trop que faire. Doucement, Rose fit quelques pas en arrière pour séloigner du petit groupe et aller fermer la porte du bureau, nosant même pas vérifier si celle de lantichambre létait toujours. Grelottante, elle balaya furtivement la salle du regard, sattardant sur le pupitre pour vérifier que personne nétait caché derrière. Effrayée, elle ne vit personne. La petite porte dans le fond était toujours fermée. Elle hâta le pas pour les rejoindre, préférant ne pas séterniser plus que ça loin du groupe. Cest avec un soulagement infini quelle se glissa de nouveau parmi eux, malgré tout agitée.
When I turn around and walk away, you'll cry, cry, cry
- Tu crois vraiment que ? bredouilla-t-elle, ses lèvres semblant prises de tremblements incontrôlables. - Mieux vaut être prudent, répondit-il sans la lâcher. - Euh oui, tu as peut-être raison. Daccord.
Elle sentit quil desserrait sa prise. Elle finit par récupérer sa main et sempressa de la rentrer dans lune des poches de son pantalon. Elle tendit loreille, craignant dentendre un hurlement en provenance des escaliers. Heureusement, pour le moment, il ny avait rien qui puisse les alerter.
When your fickle little love gets old, no one will care for you ;
- Bon, intervint Raya. Nous devrions nous concentrer sur lessentiel vous pensez que cest le bureau du maire ?
Tous se tournèrent à présent vers elle, espaçant un peu plus les rangs.
- On dirait, oui, répondit Elisabeth. Enfin - Cest lui, la coupa Tsuhiko. Jai un peu fouillé parmi les papiers, tout à lheure. Cest dans lofficiel, signé par lui ou ça lui est adressé. Il a même un tampon imitant sa signature, je lai essayé.
Une lueur de satisfaction illumina le visage des deux filles.
You'll come back to me for a little love that's true ;
- Eh bien, dans ce cas, je suppose que vous savez tous ce quil nous reste à faire. Sil y a bien un endroit où lon peut trouver un moyen de se barrer, cest ici. - Oui, acquiesça Tsuhiko. Après tout, la Mairie, cest léquivalent du Pentagone pour Nausicaa - si tu veux. On cherche des plans de la ville. Mais pas une carte banale jen ai regardé une chez moi quelques jours avant notre départ et même si je nétais pas focalisée là-dessus, je nai rien vu dautre que le Grand Ascenseur qui puisse faire office de sortie, pas même un bâtiment en bordure de la ville. Quelque chose qui puisse nous aider. Si on trouve rien dans le bureau
Elle désigna la petite porte dans le fond de la pièce dun signe de main.
- On peut voir ce que cest, ça. - Mais où on va trouver ce quon veut ? se risqua Cindy. - Ca jen sais rien, mais si y a un plan correct, cest ici, lui répondit-elle. Ne lésinez pas. On nest pas là pour faire lentretien mais pour retourner à la surface. »
Tous approuvèrent. Les recherches débutèrent.
I'll tell you no and you gonna ask me why, why, why ?
Et ils ne firent pas dans la dentelle. Raya elle-même, qui avait toujours été dun naturel respectueux à légard du matériel, nhésita pas un instant à faire tomber tous les livres du rayon de lune des étagères pour les feuilleter à la va-vite. Elle eut un petit sourire en voyant Elisabeth en faire de même à lautre bout de la pièce, tandis que Tsuhiko faisait démarrer lordinateur de service par bonheur, le courant nétait toujours pas coupé. Après tout, ils devaient bien ça aux autorités de Nausicaa. Cétait de leur faute sils se retrouvaient à présent dans une telle situation. A côté delle, Axel faisait mine de sattarder sur un bouquin il devenait un véritable pantin qui la suivait sans rien dire - , mais cela faisait déjà un bon moment quil en était toujours à la même page à savoir la première. Elle se résolut à lidée quil ne pourrait plus leur être dune grande aide, et sentit un goût désagréable envahir sa gorge à cette pensée.
When I remind you of all of this, you'll cry, cry, cry.
A quelques mètres deux, Cindy, qui avait décidé de se rendre utile plus pour elle que pour eux, à vrai dire -, farfouillait parmi les tiroirs dune grosse commode. Elle ne trouvait hélas rien qui soit véritablement intéressant, mais sefforçait de persévérer. Il ny avait là que les comptes rendus incompréhensibles des finances de la ville, chose qui, somme toute, la dépassait totalement.
You're gonna cry, cry, cry and you'll cry alone,
Rose, elle, avait trouvé un casier rempli de documents variés. Il y avait des lettres, des dépositions, des montants de comptes en banque, des dossiers sur divers employés elle crut même reconnaître lun des hommes cités comme le type basané qui les avait attaqués, à la sortie de lhôtel. Elle préféra ne pas se remémorer ce genre dévènement et attrapa une nouvelle chemise dun vert éclatant. Elle déglutit bruyamment en voyant que celle-ci contenait des plans.
When everyone's forgotten and you're left on your own ;
Tsuhiko jubila intérieurement lorsque le bureau du maire de Nausicaa apparut sur lécran ce type navait heureusement pas configuré son ordinateur de sorte à ce quil faille un mot de passe pour lutiliser. A la limite même de leuphorie il y croyait vraiment, en leur chance de salut -, il se saisit de la souris et se lança dans une quête allègre dinformations. Savourant le fauteuil du maire qui, oui, était à la limite même de la perfection sur le plan du confort, il ouvrit simultanément plusieurs onglets, parcourant un à un les documents que renfermait lappareil. En bas à droite, un petit logo indiquait que la machine ne parvenait pas à se connecter à un quelconque réseau. Il ny prêta pas attention : cétait regrettable à dire, mais Internet naurait en aucun cas pu les aider. Lidée de lancer un appel à laide sur la toile ne lui effleura même pas lesprit.
You're gonna cry, cry, cry
Elisabeth se mordit pensivement la lèvre inférieure lorsquelle rejeta en arrière une nouvelle succession de livres. Non seulement il ny avait là rien qui eut pu les aider, mais en plus, ces revues étaient barbantes au possible. Sentant le dépit commencer à la gagner, elle se releva pour semparer du contenu dune nouvelle étagère. Elle venait den vider une première sans aucun résultat.
You're gonna cry, cry, cry and you'll want me there,
Une sensation désagréable sinsinua soudain en Raya. Déroutée, elle releva la tête. Autour delle, les autres continuaient de chercher. Cindy sarrachait les cheveux à tenter de comprendre ce quelle lisait, Tsuhiko affichait une mine sérieuse tout en tapotant parfois sur le clavier de lordinateur, Elisabeth faisait tomber une nouvelle pile de livres, Rose était plongée dans une concentration hors du commun elle sentit un frisson parcourir son échine. A côté delle, Axel se raidit brutalement.
It'll hurt when you think of the fool you've been ;
Rose sentit sa motivation disparaître en comprenant que ces plans quelle venait de trouver ne pouvaient leur être daucune utilité. Démotivée, elle repoussa la chemise cartonnée sur le côté et se laissa aller en arrière, jetant un regard morne autour delle. Lattitude de Raya attira son attention. Cette dernière fixait avec une intensité rare la porte dentrée du bureau, ses traits figés en une expression indéfinissable. A côté delle, Axel semblait ressurgir. Il regardait dans la même direction quelle. Ne comprenant pas, elle déporta à son tour son attention sur lentrée. Cétait toujours fermé. Et, de toute évidence, la poignée de la porte nétait pas en train de sagiter toute seule comme si elle avait été possédée par un quelconque démon emprunt de mauvaises intentions. Et pourtant, elle se sentait mal, tout à coup. Elle crut sentir le sol vibrer sous ses pieds. Elle fut certaine dentendre un bruit sourd en provenance de lextérieur.
Dans un même mouvement, Tsuhiko, Cindy et Elisabeth se tournèrent à leur tour vers lissue.
You're gonna cry, cry, cry.
Lhomme se tût, laissant place aux dernières notes de la musique. Bientôt, un silence angoissé retomba dans la salle. Lentement, le bras du tourne-disque fut saisi dune sorte de spasme mécanique et sécarta du vieux vinyle pour aller se repositionner sur le côté et la platine. Dehors, visiblement en provenance de létage inférieur, ils entendirent un hurlement strident. Totalement crispés, aucun dentre eux ne put faire le moindre geste. Ils se contentèrent de fixer inlassablement lencadrement de la porte, la respiration haletante. Incapables de bouger. Il y eut un nouveau cri, plusieurs, des grondements assourdissants, des braillements glaçants. Et puis ils entendirent. Des bruits de pas précipités, dabord presque imperceptibles, puis de plus en plus retentissants. Tsuhiko crut sentir son cur sarrêter lorsquune seule et unique phrase simposa alors dans son esprit : Ils arrivaient.
Il y eut un choc, puis le bruit dune porte qui souvre à la volée pour venir séclater contre le mur. Un mugissement bestial et enragé, se répercutant en écho sur les murs, un écho qui réveille et qui appelle. A ce son terrifiant vinrent se joindre les glapissements déchaînés dune armée de créatures.
Ils étaient dans lantichambre.
Le son dune course précipitée. Bientôt, dautres arrivèrent. De lautre côté de la porte, ils entendirent une exclamation.
Il y eut un coup de feu.
Mira
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Bon sang, moi, je m'en lasse pas. Tu as vraiment un style incroyable J'aimerais pouvoir tout lire d'un coup. Parce que c'est méchant de ta part de t'arrêter en plein suspense comme ça. J'ai envie de connaître la suite, moi. Enfin, je fête le retour de ce petit ton ironique qui plait tant et qui est un peu plus présent que dans les précédents chapitres. Et puis... Et puis... J'aime beaucoup la description de Cindy
Hax
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Eh bien, il va y avoir l'arrivée de deux personnes que j'ai envie de bien introduire depuis un certain temps maintenant. Je pense que ça peut me booster. [ D'ailleurs, j'ai déjà mis sur papier toute la suite du déroulement de l'histoire. Maintenant, je sais où je vais de façon claire. ]
Contente de voir que ça regagne de l'intérêt, alors =)
Mira
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C'est une bonne chose. Comme ça, je peux espérer une suite plutôt longue >D *pas du tout intéressée,hm* Et c'est tout aussi bien d'avoir l'histoire sur papier. Ça aide pas mal, quand même... xD
Hax
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Oui, enfin, c'est surtout une flopée de notations entassées sur une feuille, mais bon, la seule chose que je dis, c'est que la fin / suite ne sera pas si innocente que ça =)
.oO Lady Diana Oo.
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Il est minuit, je suis seule et j'ai peur, là x]. Même si Cindy est assez banale (gosse de riche superficielle mais qui souffre intérieurement, c'est assez vu), j'aime beaucoup ce chapitre. Tu sais tenir le lecteur en haleine, instaurer une espèce de tension... * La suite, la suite, la suite ! *